
Cette petite bête venue d'Afrique est arrivée en France - elle est porteuse de maladies destructrices
Méfiez-vous ! Repérée dans plusieurs départements français, cette petite bête fait des ravages sur son passage.
Cette petite bête ne mesure que quelques centimètres, mais elle effraie les autorités depuis qu'elle a été détectée en France, dans la région de Toulouse, en novembre dernier. Espèce classée comme invasive, elle peut rapidement se reproduire en pondant entre 300 à 2500 œufs, deux à trois fois par an. Se nourrissant d'insectes, de poissons et d'amphibiens, mais sans prédateur connu en France, elle jouit en plus d'une espérance de vie de plus de 10 ans. Et pour ne rien arranger, elle est porteuse de plusieurs maladies.
C'est sans doute ce qui a poussé la préfecture de Haute-Garonne à sonner l'alerte mi-novembre, dans un arrêté appelant à son "éradication en urgence". "La présence de cette espèce constitue un risque majeur pour le fonctionnement des écosystèmes aquatiques", indique ainsi la préfecture, qui précise qu'elle peut être porteuse saine de la "ranavirose et de la chytridiomycose". Ces deux maladies peuvent causer une forte mortalité chez les amphibiens, ce qui fait dire aux autorités que "la colonisation des plans d'eau par cette espèce exotique se traduit par une érosion de la biodiversité".

Cet animal, c'est le Xénope lisse, amphibien de la famille des Pipidae, ressemblant à une grenouille avec un corps aplati et aux couleurs gris-brun marbré de taches noires. Cette espèce originaire d'Afrique australe ne remonte à la surface que pour respirer ou s'alimenter et se montre davantage d'avril à septembre, quand les températures sont plus clémentes. Les spécimens observés sont assez petits : les mâles mesurent autour de 70 à 75 mm et les femelles de 30 à 90 mm.
Son arrivée en France n'est pas surprenante : le Xénope lisse a été massivement utilisé comme cobaye au XXe siècle pour les tests de grossesse, ce qui explique son introduction dans des pays hors d'Afrique. Un centre d'élevage était aussi présent jusqu'en 1990 dans les Deux-Sèvres.
La fermeture de ce dernier a été suivie d'une introduction dans le milieu naturel, une pratique désormais interdite depuis un arrêté en 2018. Sa présence a, à ce jour, été avérée dans les Deux-Sèvres, la Vienne et le Maine-et-Loire, selon l'Inventaire national du patrimoine naturel. Maintenant, la Haute-Garonne est aussi concernée.