Les scientifiques mettent en garde : le vortex polaire se modifie et va impacter l'hiver en Europe
Avec le réchauffement climatique, la fonte de la banquise arctique est de plus en plus importante. Selon les données du National Snow and Ice Data Center, elle a atteint un niveau historiquement bas cet été et cette tendance pourrait se poursuivre. L'étendue de la banquise était inférieure au début de l'été d'environ 0,6 million de kilomètres carrés à celle de l'an passé à la même période. Sa surface était aussi réduite de 0,1 million de kilomètres carrés par rapport à celle de 2010, qui était le précédent record le plus faible.
Selon les prévisions, à ce rythme, la banquise pourrait atteindre en septembre son niveau le plus bas jamais enregistré, la fonte des glaces s'étendant généralement entre fin mars et septembre. Elle regèle habituellement ensuite à partir d'octobre. Cette diminution s'observe surtout depuis les bords, là où elle rencontre l'air le plus chaud, au large du pôle.

La banquise arctique est pourtant indispensable. Elle renvoie entre 50 à 70% du rayonnement solaire reçu et permet donc de maintenir la surface terrestre plus fraiche. La banquise arctique peut aussi influencer les conditions météorologiques hivernales de l'hémisphère nord. Une réduction de la banquise en hiver peut, en effet, provoquer une hausse des températures atmosphériques. Suite à ce phénomène appelé "réchauffement stratosphérique soudain", le vortex polaire, ce puissant système de courants qui se forme en hiver au-dessus de l'Arctique, peut se retrouver affaibli.
Or, un vortex fragilisé va perdre sa capacité à entourer les masses d'air froid arctique et à les maintenir éloignées du continent. Elles vont alors dériver vers le sud. Des vagues de froid intenses peuvent surgir et se propager jusqu'en Europe. Les journées froides peuvent ainsi se prolonger pendant plusieurs semaines par rapport à l'accoutumée.
Les prévisions du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme concernant le vortex polaire indiquent une puissance plus faible que la normale pour le début de l'hiver, augmentant donc le risque de journées hivernales plus froides. Selon le site de prévisions Severe Weather Europe, qui a repris ces données, en Europe, les chutes de neige pourraient cependant être inférieures à la moyenne.