Et si Internet disparaissait ? La moitié des jeunes préférerait un monde sans

Et si Internet disparaissait ? La moitié des jeunes préférerait un monde sans Contrairement aux idées reçues, une étude britannique révèle que près de la moitié des jeunes préférerait vivre dans un monde sans Internet.

Dans l'imaginaire collectif, l'adolescent d'aujourd'hui vit les yeux rivés à son téléphone, passe des heures sur les réseaux sociaux et sait manier Internet mieux que personne. Une image pas si éloignée de la réalité : en France, 87 % des 11-12 ans utilisent déjà un réseau social, selon le ministère de la Transition numérique. Une utilisation massive qui peut rendre accro : 65 % des personnes interrogées par l'Ifop avouaient avoir une dépendance à leur smartphone.

Pourtant, une étude britannique menée par la British Standards Institution (BSI) révèle une tendance surprenante : près d'un jeune sur deux préférerait vivre dans un monde sans Internet. Une position en partie due au climat auquel les jeunes sont confrontés sur Internet, mais surtout sur les réseaux sociaux qui concentrent la plus grande partie de leurs activités en ligne. Relayée par The Guardian, l'enquête met en lumière un paradoxe : si la plupart des adolescents ne s'imaginent pas être absents des réseaux sociaux, ils reconnaissent que ces derniers sont une véritable source d'anxiété et de mal-être.

Sur les 1 293 jeunes interrogés, près de 70 % des 16-21 ans avouent se sentir moins bien dans leur peau après avoir passé du temps en ligne. La moitié serait même favorable à un "couvre-feu numérique" à partir de 22 heures. Une option envisagée par le gouvernement britannique sur plusieurs plateformes, notamment TikTok. 

En France, une chose est sûre, les réseaux sociaux seront interdits aux enfants de moins de 15 ans d'ici à "quelques mois" si une telle interdiction n'est pas prise au niveau européen, comme annoncé⁠ par Emmanuel Macron le 10 juin dernier, rapporte Libération. Bruxelles a écouté ces recommandations puisque l'Union européenne a annoncé à la mi-juillet le déploiement d'un nouveau dispositif dans le cadre de la publication de "lignes directrices" pour l'application du règlement européen sur les services numériques (DSA).

Ce dernier autorise cinq pays, dont la France, à tester une application de vérification de l'âge en ligne afin d'empêcher les enfants d'accéder à des contenus dangereux. "C'est une victoire pour la protection de nos enfants. (...) La France sera au rendez-vous !", s'était félicité Emmanuel Macron sur le réseau social X, rapporte L'express.

Le problème, c'est que les jeunes déjouent sans problème les barrières imposées par les plateformes ou le gouvernement. Toujours selon l'étude de la BSI, 42 % des adolescents interrogés ont déclaré avoir menti sur leur âge en ligne, 40 % ont admis avoir un compte leurre ou "burner", et 27 % ont déclaré avoir prétendu être une personne complètement différente. Reste à voir si les jeunes seront prêts à voir leur accès à Internet restreint.