Que prévoit le plan de conquête de Gaza approuvé par Benyamin Nétanyahou ?

Que prévoit le plan de conquête de Gaza approuvé par Benyamin Nétanyahou ? Israël continue d'avancer sur des opérations militaires visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza alors qu'il tarde à répondre à la proposition de trêve qatarie approuvée par le Hamas. Ce que l'on sait de ce plan de conquête.

Israël fait un nouveau pas en avant vers la conquête de Gaza. Ce mercredi 20 août, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a approuvé le plan militaire pour la prise de la ville de Gaza par l'armée et a ordonné la mobilisation de 60 000 réservistes nécessaires à la mise en place de l'opération. Une déclaration qui suggère que l'occupation de Gaza par l'Etat hébreu pourrait s'organiser sous peu. Jusqu'à présent, aucun calendrier n'a été avancé pour ce plan de conquête soutenu par Benyamin Nétanyahou et déjà approuvé par l'armée israélienne. Reste que dès le début du mois d'août, l'Etat hébreu a annoncé se préparer à prendre le contrôle de la ville de Gaza et des camps de réfugiés alentours.

L'objectif officiellement affiché par Israël avec ce plan est de "vaincre le Hamas" et de libérer les otages enlevés et retenus depuis l'attaque du 7 octobre 2023. Un but pour lequel l'Etat hébreu est prêt à mener une nouvelle offensive terrestre et/ou aérienne - le détail du plan n'ont pas été dévoilés.

Une prise de contrôle et la colonisation de Gaza ?

S'il est question, selon le nom du plan, de contrôler uniquement la ville de Gaza, Benyamin Nétanyahou déclarait lors d'un entretien à Fox News diffusé le 8 août qu'il n'excluait pas d'occuper toute la bande de Gaza déjà contrôlée à "70 ou 75%" par Israël selon lui. Le chef d'état-major de l'armée israélienne Eyal Zamir a pourtant exprimé des réticences à une prise de contrôle "totale" de la bande de Gaza.

Pour l'heure, le cabinet de sécurité israélien a validé "cinq principes pour conclure la guerre" auxquels le plan de conquête de Gaza pourrait apporter des réponses : le désarmement du Hamas, le retour de tous les otages vivants et morts, la démilitarisation de la bande de Gaza, le contrôle sécuritaire israélien dans la bande de Gaza et enfin l'établissement d'une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas, ni l'Autorité palestinienne". Le dernière objectif fait craindre à la communauté internationale une politique de colonisation israélienne dans la bande de Gaza. Lors de son entretien avec Fox News, Benyamin Nétanyahou a assuré ne pas vouloir "garder" l'enclave palestinienne : "Nous voulons mettre en place un périmètre de sécurité, mais ne voulons pas la gouverner".

La plan de conquête de Gaza se compose essentiellement d'opérations militaires et face aux nombreuses critiques sur les frappes israéliennes ayant fait des victimes civiles parmi les Gazaouis, Israël a promis une évacuation de la population avant l'offensive. "Lorsqu'une opération majeure débutera dans la ville de Gaza, la population civile se verra offrir la possibilité d'évacuer (...) vers d'autres zones, pas nécessairement seulement vers les camps", rapporte le quotidien israélien Haaretz citant des sources gouvernementales.

L'Etat hébreu ajoute prévoir la fourniture d'aide humanitaire aux personnes déplacées, mais uniquement "en dehors des zones de combat" toujours selon le journal. A ce sujet, le ministre israélien de la Défense a dit approuver "les préparatifs humanitaires pour l'évacuation" des populations civiles le mercredi 20 août.

La réponse d'Israël à une proposition de trêve attendue

L'approbation du plan de conquête de Gaza par Israël télescope une autre annonce attendue de l'Etat hébreu : sa réponse concernant la proposition de trêve faite par le Qatar et acceptée par le Hamas. Le mouvement islamiste a rendu une réponse favorable à l'accord qui prévoit un cessez-le-feu de 60 jours et la libération d'une partie des otages en deux étapes, le lundi 18 août. La proposition consiste en la libération de 10 otages et 18 dépouilles avant une trêve à l'issue de laquelle tous les autres otages doivent être rendus et des négociations doivent avoir lieu pour un accord plus large.

La réponse de Benyamin Nétanyahou est attendue "avant la fin de la semaine" selon la presse israélienne. "Nous ne pouvons pas affirmer qu'une percée a eu lieu. Mais nous pensons qu'il s'agit d'un point positif", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari. Le même a ajouté qu'Israël avait déjà approuvé un précédent accord prévoyant des mesures similaires. Pourtant, une source politique israélienne a soutenu à l'AFP que "la position d'Israël n'a pas changé" et qu'elle exige la "libération de tous les otages et le respect des autres conditions définies pour mettre fin à la guerre"