Céline Dion : la mort de sa nièce Karine, la fille de sa sœur Liette, un drame évoqué en chanson
Les apparitions de Céline Dion sont devenues rares et sont d'autant plus remarquées. Les fans de la chanteuse canadienne pourront retrouver leur idole ce mercredi 3 septembre dans un documentaire diffusé sur M6. Le film a été tourné pour fêter les 30 ans de l'album qui a fait de Céline Dion la star qu'elle est pour le public français : D'eux. Ecrit par le non moins célèbre Jean-Jacques Goldman, cet album est encore aujourd'hui le disque francophone le plus vendu au monde.
Les douze chansons, toutes en français, ont laissé un souvenir indélébile à Céline Dion, mais une d'entre elles l'a profondément bouleversée. Ce titre a pourtant failli ne jamais voir le jour. Jean-Jacques Goldman a attendu la fin de l'enregistrement de l'album pour proposer la chanson à l'artiste, par respect et par pudeur au regard du sujet qu'il savait cher au cœur de Céline Dion. Cette chanson est la dernière piste de l'album, Vole.
"Vole, vole, mon amour, puisque le nôtre est trop lourd. Puisque rien ne te soulage, vole à ton dernier voyage". Ces paroles, c'est à la nièce de Céline Dion qu'elles sont dédiées, à Karine, la fille d'une des sœurs aînées de la chanteuse, Liette Dion. La jeune fille est décédée de la mucoviscidose en 1993. Elle avait alors tout juste 16 ans et Céline Dion en avait 25. La disparition de sa nièce a profondément affecté la star internationale, à tel point qu'elle est devenue la marraine de la Fondation canadienne Fibrose kystique (autre nom de la mucoviscidose) en août 1993, seulement trois mois après le drame.
Céline Dion est également devenue la marraine du CHU Sainte-Justine de Montréal, où Karine avait été prise en charge avant sa mort. Un rôle qu'elle tient encore aujourd'hui. Si la chanteuse s'exprime très rarement sur le sujet, elle a fait des confidences sur ce moment difficile de sa vie le 15 novembre 2020, lors d'un appel aux dons au profit de l'hôpital. "Très tôt dans ma vie, avant même d'avoir des enfants, j'ai compris combien investir en pédiatrie pouvait être porteur d'avenir et d'espoir. Il y a près de 30 ans, ma nièce Karine, soignée ici à Sainte-Justine, s'éteignait à l'âge de 16 ans après un long combat contre la fibrose kystique. Chaque fois que j'y reviens depuis son départ, je constate de mes propres yeux à quel point la recherche y est vive, à quel point les avancées y sont extraordinaires et comment les équipes ici continuent de mettre l'humain sur le même pied d'égalité que l'excellence", écrivait-elle.
Une interprétation de Vole bouleversante et improvisée
Lorsqu'en 1995 Jean-Jacques Goldman a joué Vole devant la chanteuse - après avoir demandé s'il pouvait le faire au risque de troubler l'artiste - ç'a été une évidence. L'auteur du titre a alors demandé à Céline Dion de chanter Vole à l'instinct, sans se préparer, dans le studio d'enregistrement. "Je voulais qu'elle la chante comme ça, qu'elle n'ait pas à la juger et qu'ensuite elle la jette ou elle la garde. Mais je voulais qu'elle soit comme ça, avec cette émotion là", raconte Jean-Jacques Goldman dans des images d'archives utilisées dans le documentaire vu en avant-première par BFMTV.
La Canadienne n'a pas pu retenir ses larmes en interprétant le texte se souvient Roland Romanlli, l'arrangeur présent durant l'enregistrement et témoin dans le documentaire. "On a commencé à l'enregistrer directement et au bout d'une minute 30, une minute 40, elle s'arrête en pleurs". Après une pause et une deuxième tentative également interrompue par l'émotion, Céline Dion parvient à aller au bout de la chanson et propose une séquence musicale bouleversante. "J'ai pu enfin reprendre mon souffle. On a écouté et c'était parfait. (...) C'est le summum de ce que j'ai pu vivre avec elle", se remémore Roland Romanelli.