Martine Aubry : sur l'amiante, que lui reproche la justice ?

Martine Aubry : sur l'amiante, que lui reproche la justice ? Martine Aubry a été convoquée par un juge dans le cadre d'une enquête sur les dégâts provoqués par l'amiante. Ses anciennes fonctions sont en cause.

A peine "libérée" de ses fonctions au Parti socialiste, Martine Aubry revient sur le devant de la scène. Mais ce sont des ennuis judiciaires qui font la une cette fois : la maire de Lille et ancienne prétendante à la présidentielle a été convoquée par une juge d'instruction, Marie-Odile Bertella-Geffroy, dans une affaire liée à l'amiante. Elle risque même une mise en examen et donc, potentiellement, une amende voire une peine de prison. Débutant sa carrière comme haut-fonctionnaire, Martine Aubry fut "directeur des relations du travail" au ministère du Travail entre 1984 et 1987. Des fonctions qui lui auraient permis d'être membre du comité permanent amiante (CPA), un groupe mystérieux réunissant à la fois fonctionnaires, syndicats, scientifiques et entrepreneurs. Les victimes de l'amiante pointent aujourd'hui cette structure comme étant le principal outil de lobbying des industriels pro-amiante dans les années 1980. 

Martine Aubry a-t-elle participé à ce lobbying présumé en faveur de l'amiante alors que le caractère cancérogène du produit était connu depuis 1950 et son usage réglementé depuis 1977 ? Celle qui fut par ailleurs ministre du Travail de Lionel Jospin s'en défend. "Je ne connaissais pas l'existence du CPA, ni à mon arrivée en 1984, ni à mon départ en 1987", aurait-elle déclaré à la justice. Selon l'AFP citant ses proches, elle a assuré qu'elle "apportera évidemment tout son concours" à l'enquête. Martine Aubry a déjà été interrogée par des missions d'information au Sénat et à l'Assemblée nationale sur la question. Elle a toujours adopté la même ligne de défense : lorsqu'elle se chargeait des relations du travail, elle n'a cessé de renforcer la protection des travailleurs face à l'amiante. L'amiante a été interdite en 1997 en France. L'Etat a été pointé du doigt en 2005 par un rapport sénatorial pour sa "gestion défaillante" du dossier.

EN VIDEO - Harlem Désir a été désigné mercredi 12 septembre 2012 par la première secrétaire Martine Aubry et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour diriger le Parti socialiste.

"Aubry et Ayrault choisissent Désir pour diriger le PS"