Hollande : ses principales annonces
Le président de la République a tenu à faire le point sur son action et les principaux chantiers à venir devant la presse. Pendant près de 45 minutes, il a annoncé un certain nombre de mesures, explicitant avec pédagogie l'importance des réformes à mener. Pour François Hollande, "Nous vivons bien plus qu'une crise, un changement du monde". C'est d'ailleurs ainsi qu'il a entamé son discours, comme pour rappeler la gravité de la situation et des décisions à prendre pour le pays.
Que faut-il retenir ? D'abord, concernant les impôts et la hausse de la TVA, le président a expliqué son choix : "Je ne suis là que depuis 6 mois et je n'ai pas eu besoin de faire de tournant ou de virage. [..] Ce qui m'importe est de savoir si ce que je fais est utile, efficace et juste" a-t-il déclaré, ajoutant : "augmenter la CSG, cela aurait été prendre le risque de fausser la concertation à venir sur la protection sociale par Matignon". Faut-il donc s'attendre à une hausse de la CSG après la concertation des partenaires sociaux ? C'est une piste probable, et envisagée par plusieurs éditorialistes qui considèrent que l'austérité conduira le gouvernement à de nouvelles hausses d'impôt incontournables durant le quinquennat.
Sur le vote des étrangers aux élections municipales, mesure qui figurait parmi ses promesses de campagne, François Hollande a botté en touche : "Ce n'est pas le président de la République qui décide du droit de vote [...] Il ne suffit pas d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale et au Sénat". En effet, la mesure ne peut être prise que dans le cadre d'une réforme constitutionnelle, et par conséquent avec l'accord des 3/5e de tous les parlementaires réunis en Congrès. "Quand cette majorité sera constituée, je prendrai mes responsabilités et je tiendrai mes engagements" a répondu le président, qui ne peut ignorer cependant qu'il n'obtiendra probablement jamais une telle majorité sur ce point. Une autre solution consisterait à organiser un référendum sur la réforme. Envisageable durant le quinquennat ? "Aujourd'hui, ce n'est pas mon intention" a fait entendre le président.
Sur le cumul des mandats, François Hollande a affirmé qu'il tiendrait compte des propositions du rapport Jospin. "Ses propositions, je les fais miennes [...]. Dès le début de l'année prochaine, un texte sera préparé par le gouvernement" a-t-il précisé, clarifiant les choses sur les responsabilités des élus : "Le non-cumul des mandats, nous le ferons".
Concernant, les gaz de schistes, François Hollande a affirmé son intention de ne pas autoriser une exploitation qui pourrait être préjudiciable à l'environnement, précisant que tant qu'il n'y aura pas de nouvelles techniques, il n'y aurait pas de permis délivrés : "Aujourd'hui, la fracturation hydraulique serait une atteinte à notre pays, je la refuse". Dans le même temps, le président ne ferme pas la porte à la recherche de techniques nouvelles pour une exploitation sans conséquences environnementales. Une manière d'envoyer un message à ses alliés écologistes, dont il souhaite la présence au gouvernement : "Je ne souhaite pas qu'un seul parti gouverne notre pays. [...] Je leur demande d'être solidaires, car une majorité a besoin de cohérence" a-t-il estimé.
François Hollande a également profité de la conférence pour réitérer sa confiance en son Premier Ministre, en déclarant de manière élogieuse : "J'ai choisi Jean-Marc Ayrault pour Matignon parce que j'ai une grande confiance en lui : sérieux, dévoué, loyal, concret".
Enfin, sur l'Europe, François Hollande est revenu sur sa relation avec Angela Merkel : "La chancelière allemande et moi-même nous avons une responsabilité : faire avancer l'Europe. Rien ne doit affaiblir cette relation. [...] Nous nous parlons franchement avec la chancelière, sans nous faire la leçon, pas plus sur le sérieux que sur la solidarité".