Léon Schwartzenberg et la drogue

Léon Schwartzenberg © Parlement européen

1988. François Mitterrand remporte sa seconde présidentielle avec le score écrasant de 54 % face à Jacques Chirac. Dans un gouvernement d'ouverture (déjà), il doit alors composer avec son rival au PS, Michel Rocard, et nomme le professeur Léon Schwartzenberg, un éminent cancérologue, au ministère de la Santé. Mais ce dernier est loin d'être rompu aux usages de la politique et notamment de la langue de bois. Dans un contexte marqué par la prise de conscience des dangers du virus HIV, son franc-parler va vite agir à ses dépens.


Un record de 9 jours

Déjà fervent défenseur de l'euthanasie, Léon Schwartzenberg fait part, dans les heures qui suivent sa nomination, de deux "convictions personnelles" explosives. Il se prononce pour un dépistage systématique du sida chez les femmes enceintes et prend aussi position en faveur d'une légalisation des drogues, pour étouffer les trafiquants et mieux contrôler la consommation... Le tollé est immédiat et dépasse, à l'époque, la seule sphère conservatrice. Michel Rocard doit agir et demande la démission de son "jeune" ministre. Léon Schwartzenberg bat alors un record toujours inégalé aujourd'hui : il aura été ministre neuf jours, du 29 juin au 7 juillet 1988.

Pause