UMP : c'est surtout l'Etat qui paiera la note de Sarkozy
Le rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le Conseil constitutionnel met l'UMP dans une situation financière précaire, puisque le parti doit absolument trouver 11 millions d'euros avant le 1er aout 2013. Une somme considérable, destinée à rembourser l'emprunt contracté auprès des banques pour financer la campagne de l'ancien président. Alors que Jean-François Copé a lancé une "grande souscription nationale" le 4 juillet dernier, les dons affluent depuis plusieurs jours. Plus de 2,2 millions d'euros ont déjà été récoltés lundi 8 juillet auprès de membres du parti ou de sympathisants.
Qui va réellement payer la note ? Nicolas Sarkozy ? L'ancien président s'est dit prêt à se "mobiliser". Il donnera lui-même 7 500 euros affirme l'UMP, car il lui est impossible de donner davantage, cette somme étant le plafond des dons que chaque particulier peut faire dans l'année à un parti politique. Pourtant, Nicolas Sarkozy s'est porté caution solidaire du prêt contracté. Si l'emprunt n'est pas remboursé dans son intégralité avant le 1er août, il pourrait donc être amené à payer de sa poche la somme manquante.
Des associations ? Plusieurs structures associatives se sont déjà organisées pour financer le remboursement de l'emprunt. Les "Amis de Nicolas Sarkozy" peuvent faire un don d'un montant illimité. C'est aussi le cas des micro-partis - comme Génération France, la structure créée par Jean-François Copé - qui ne sont pas concernés par le plafond des 7 500 euros.
L'Etat ? En réalité, c'est bel et bien l'Etat qui devrait être le principal contributeur de ce remboursement. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que les 11 millions d'euros seront dans leur majorité issus de dons de particuliers. Or, chaque contribution ouvre le droit à une réduction fiscale à hauteur de "66 % des sommes versées, dans la limite de 20 % du revenu imposable". En clair, l'Etat pourrait ainsi verser au total près de 7,3 millions d'euros sur les 11 millions que l'UMP doit rassembler, au titre des déductions d'impôt sur le revenu des personnes faisant un don au principal parti d'opposition de France. Autrement dit, ce sont les contribuables français qui mettront la main à la poche.
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