Nicolas Sarkozy fait la morale à l'UMP et à François Hollande

Nicolas Sarkozy fait la morale à l'UMP et à François Hollande Nicolas Sarkozy dit prendre du "recul". L'ancien président en profite pour distribuer les mauvais points aux acteurs de la vie politique. Et annonce un retour de sa parole pour bientôt.

La machine à spéculations pour 2017 est relancée. Il a suffi de quelques petites phrases de Nicolas Sarkozy, en déplacement en Haute-Savoie pour remettre la Légion d'honneur à un ancien député UMP mercredi 18 septembre, pour que l'attention des médias se tourne à nouveau vers lui. L'ex-chef de l'Etat a visiblement apprécié ce nouveau coup de projecteurs, d'autant qu'il en a profité pour se placer en observateur éloigné de la vie politique, faisant bien comprendre à tous qu'il se plaçait au-dessus du jeu politicien.

"La vie politique, ça ne m'intéresse plus, mais la France, c'est autre chose" a finalement confié Nicolas Sarkoazy lors d'un entretien avec quelques journalistes qu'il a reçus le temps d'un café. Inutile de préciser que l'ancien chef de l'Etat a soigneusement choisi ses mots et que l'exercice n'avait vraisemblablement rien d'improvisé. Interrogé sur les conditions de sa défaite en 2012, il a eu ces mots : "Je sais qu'il faudra bien que je m'exprime un jour mais le moment n'est pas encore venu". En 2015 ? "Peut-être même avant" a lâché l'ancien président, ajoutant qu'il avait "un calendrier en tête". "Le recul que je prends me fait du bien. Il faut également laisser les Français réfléchir. Ce n'est pas inutile" a-t-il jugé.

Nicolas Sarkozy a donc des velléités de parole publique. Rien d'étonnant au vu des petites confidences de son entourage qui trahissent depuis des mois l'appétence secrète de Nicolas Sarkozy pour un retour dans l'arène politique. "Un lion en cage" selon les mots d'un proche prononcés il y a quelques semaines, un autre disait de lui, fin juin, qu'il "est en campagne, ça ne fait aucun doute"...

Il faut donc s'attendre à entendre d'avantage l'ancien chef de l'Etat, et pas uniquement sur sa défaite de 2012. A propos du débat qui secoue l'UMP en ce moment au sujet du FN, Nicolas Sarkozy s'en est pris aux ténors du parti : "Vous appelez ça un débat ? C'est donner beaucoup de valeur à ces échanges" a-t-il ironisé auprès des journalistes. "On ne m'a pas interrogé sur l'opportunité d'ouvrir ni même de conclure ce débat. Et pourtant..." a-t-il fini par concéder.

Au fil des semaines, il paraît de plus en plus évident que Nicolas Sarkozy ronge son frein. Celui qui vaut prendre de la hauteur ne peut s'empêcher de distiller les bons et mauvais points. Dans l'après-midi, c'est à François Hollande qu'il s'en est pris, mettant en cause sa politique énergétique et environnementale : "Pauvre filière nucléaire française dont nous devrions être si fiers, à laquelle notre pays doit son indépendance énergétique ! [...] [Elle] a fait durant toute la Ve République l'objet d'un consensus politique et cela jusqu'à une date très récente. Elle est aujourd'hui menacée comme si la France n'avait pas assez de problèmes, qu'il fallait qu'elle détruise l'atome" a-t-il estimé dans un discours d'introduction à la cérémonie de décoration.

EN VIDEO - L'UMP, agité par le débat sur le FN et le manque de leadership, a enterré la hache de guerre. Mais le retour de Nicolas Sarkozy semble encore dans tous les esprits :

"La stratégie de Fillon : "Court-circuiter Sarkozy et se positionner pour 2017""