Mélenchon : contre Merkel, une longue histoire de rancoeur

Mélenchon : contre Merkel, une longue histoire de rancoeur Depuis des années, Jean-Luc Mélenchon a fait d'Angela Merkel et de la politique qu'elle conduit ses cibles préférées. Le leader du Front de Gauche l'insulte désormais publiquement sur Twitter.

S'il y a une personne que Jean-Luc Mélenchon ne porte pas dans son coeur, c'est bien Angela Merkel. Son tweet polémique de dimanche prouve qu'avec la chancelière allemande, le leader du front de gauche ne craint plus l'outrance. Réagissant aux propos de la chef du gouvernement allemand, qui juge insuffisants les efforts d'économies réalisés par la France depuis deux ans, Jean-Luc Mélenchon s'est permis sur Twitter un "Maul zu, Frau #Merkel ! Frankreich ist frei" (La ferme madame Merkel ! la France est libre !), ajoutant : "Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines !". Les réactions sont nombreuses sur les réseaux sociaux, l'immense majorité des internautes condamnant l'insulte et la violence du post.

Si Jean-Luc Mélenchon a perdu son sang-froid, ce n'est pas la première fois qu'il s'en prend à la chancelière. A son endroit, ses propos son toujours acerbes lorsqu'il s'agit de qualifier sa politique tournée vers l'offre économique et la réduction des déficits. Sur son blog, le 13 octobre dernier, dans un papier appelé "L'économie allemande s'enfonce", il parle de "Merkel et son équipe de névrosés de l'équilibre budgétaire". "Tout devrait aller beaucoup plus mal partout en Europe. C'est une bonne nouvelle pour ce qui est de rabaisser la morgue de Merkel, de mettre en déconfiture les admirateurs du " modèle allemand " et de ridiculiser ses caniches français au pouvoir !" écrit-il alors.

Mélenchon : contre Merkel ou contre Hollande ?

A vrai dire, quand Jean-Luc Mélenchon s'en prend à Angela Merkel, c'est en creux François Hollande qu'il tacle, fustigeant ce qui selon lui apparaît comme une faiblesse face aux injonctions d'austérité de la chancelière. Parlant des socialistes en avril 2013, il avait ses mots : "Il ne faudrait pas qu'ils inventent un "molletisme" européen : ils aboient sur Mme Merkel de manière à ce qu'on ne regarde pas trop ce qu'ils sont en train de faire, c'est-à-dire du Merkel en France". "Le couple franco-allemand est dominé par la partie allemande, imbue d'elle-même. Elle asservit toute l'Europe. Hollande dit oui à Merkel sur tous les sujets. C'est une honte." lâchait-il le 23 novembre dernier dans "Tous politiques". Le 11 mai dernier, toujours sur le même thème, sur le plateau de France 3 : "François Hollande est en harmonie avec la politique d'Angela Merkel en tant que libéral, si bien qu'Angela Merkel est en réalité la dame qui commande en Europe et les autres sont des petits garçons".

La chancelière allemande incarne pour Jean-Luc Mélenchon la politique d'austérité allant à l'encontre d'une grande relance de la consommation qu'il appelle de ses voeux. Rappelons que la France, comme l'Allemagne, a voté pour l'objectif de réduction des déficits publics en dessous des 3 % du PIB, un objectif que l'Hexagone ne tient pas depuis des années. La réélection d'Angela Merkel l'an dernier semble confirmer que les Allemands font confiance à la politique économique menée outre-Rhin, d'autant que le Parti socialiste allemand s'est prononcé en faveur d'une alliance avec la droite. "En France comme en Allemagne, les sociaux-démocrates sont la camisole de force des peuples. Ce monde-là n'est pas le nôtre" en concluait alors Jean-Luc Mélenchon.

EN VIDEO - Pour Jean-Luc Mélenchon, "rembourser la dette ne doit pas être une ligne de conduite" :

"Jean-Luc Mélenchon : "Ce n'est pas une ligne de conduite de rembourser la dette""