Les 7 infos du 2e tour de la régionale 2015

Les 7 infos du 2e tour de la régionale 2015 Le 2e tour des régionales 2015 se joue ce dimanche. Depuis dimanche dernier et les premiers résultats du scrutin, négociations et remobilisation ont fait évoluer les rapports de force.

[Mis à jour le 13 décembre 2015 à 00h29] Les élections régionales débutent leur second round. Ce dimanche, les Français sont appelés aux urnes pour élire leurs conseillers régionaux. Ils auront, de 8 heures du matin, moment de l'ouverture des bureaux de vote, à 18 heures – ou 20 heures dans les grandes villes – pour exprimer leurs voix. Les résultats des régionales seront connus après la fermeture de l'ensemble des bureaux de vote, d'abord les premières estimations des instituts de sondage, puis les résultats partiels du ministère de l'Intérieur et enfin les définitifs, plus tard dans la soirée. Voici point par point les éléments à connaitre avant d'aller glisser son bulletin dans l'urne.

Les compétences des régions. Les élections régionales ne suscitent en général pas une grande mobilisation des électeurs. Pourtant, les compétences des conseillers régionaux, élargies par la loi NOTRe (nouvelle organisation du territoire de la République), touchent à bien des aspects de la vie quotidienne. Ainsi, l'un des pouvoirs principaux de la région concerne les transports, leur organisation et le déploiement de nouvelles infrastructures. Les élus peuvent également prendre des décisions pour les lycées, le numérique et la formation professionnelle. La région possède aussi une forte compétence en matière économique : elle peut gérer les aides aux entreprises et devenir ainsi moteur du développement économique du territoire. Enfin, le conseil régional dispose d'importants pouvoirs dans le cadre de la préservation de l'environnement et de l'amélioration de la qualité de l'air.

Des sondages très serrés. Selon les derniers sondages, les résultats des élections régionales seront très serrés dans une majorité de territoires. En effet, l'écart entre les deux candidats en tête serait souvent de moins de trois points, soit la marge d'erreur généralement admise par les instituts de sondage. De ce fait, tout est encore possible pour ce 2e tour qui se joue dimanche. Alors que le FN ambitionne de remporter plusieurs régions, nul ne peut affirmer aujourd'hui que le défi du parti de Marine Le Pen sera effectivement relevé.

Fusions et ratés. Au PS, la semaine séparant le 1er du 2e tour des régionales a été utilisée pour renforcer les soutiens des candidats socialistes restés en lice dans les régions. Il s'agissait notamment de négocier des fusions avec le Front de Gauche et EELV, qui avait refusé de s'allier au PS dès le début du scrutin. Des accords ont été conclus entre socialistes et écologistes dans toutes les régions concernées sauf en Bretagne. "Les exigences d'EELV n'ont pas permis d'aboutir à une entente équilibrée au regard des scores obtenus au premier tour", a fait savoir Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense et tête de liste dans la région. De son côté, Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale du parti écolo, a dénoncé un "sectarisme" et une attitude "navrante pour la démocratie". Faute de fusion, EELV n'aura aucun élu au sein du conseil régional de Bretagne durant les six ans que dure le mandat.

Le FN en tête du 1er tour. Au soir du 1er tour, c'est le FN qui était arrivé en tête pouvant se targuer d'être avec ce scrutin le premier parti de France, en termes de nombre de voix tout du moins. Le parti de Marine Le Pen avait en effet atteint dimanche dernier 27,73% des suffrages, son record historique - lors des dernières élections, les départementales de mars, le score du FN s'élevait à 25,24%. Le parti frontiste s'est donc placé devant les autres forces politiques dimanche dernier. Les listes d'union LR-UDI-MoDem ont recueilli 26,65% des suffrages contre 23,12% pour le PS et ses alliées. EELV, lorsqu'il faisait cavalier seul, a atteint 3,83% des voix et 2,80% lorsqu'il était allié au Front de Gauche.

Le PS en retrait dans 2 régions. Cet entre-deux-tours a été riche en rebondissements. Dès dimanche soir, le PS, par la voix de Jean-Christophe Cambadélis, a annoncé retirer ses listes dans les régions où le FN était premier et le candidat de la gauche troisième. En particulier dans trois régions : en Nord-Pas-de-Calais, Picardie, en PACA et en Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine. Mais si cette décision a été acceptée sans encombre dans le Nord et dans le sud-est, elle a fait plus de remous dans le Grand Est. En effet, Jean-Pierre Masseret, tête de liste PS, a refusé de se retirer pour faire barrage au FN – et a du même coup perdu son investiture.

Les Républicains maintenus partout. Du côté des Républicains, Nicolas Sarkozy a dit avec fermeté refuser toute fusion et tout retrait de liste. La question se posait notamment en Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées où le frontiste Louis Aliot était arrivé en tête du 1er tour avec 31,83% des voix, devant la socialiste Carole Delga à 24,41% et le candidat de la droite et du centre, Dominique Reynié à 18,84%. La décision de Nicolas Sarkozy a toutefois entraîné fractures et mécontentements au sein de son parti. Alain Juppé, notamment, a affirmé vouloir qu'un débat s'ouvre après les élections régionales sur la ligne politique du parti, ce qu'a étonnamment accepté le président des Républicains.

Les abstentionnistes, acteurs clés. Conformément à la tendance qui se dessine depuis plusieurs années, le taux d'abstention avait été très haut au 1er tour, 50,09% au niveau national. En 2010, encore moins de monde s'était déplacé pour glisser son bulletin dans l'urne puisque ce chiffre avait atteint 53,67%. Lors de cet entre-deux-tours, les candidats des différents partis ont activement incité les abstentionnistes à reprendre le chemin des bureaux de vote, espérant ainsi trouver de nouvelles voix en leur faveur. La participation est en effet l'une des variables qui pourrait influencer les résultats des élections régionales.

Crédit vignette :  Bob Edme/AP/SIPA