Sophie Montel : une Marine Le Pen bis en Bourgogne, Franche-Comté ?

Sophie Montel : une Marine Le Pen bis en Bourgogne, Franche-Comté ? Sophie Montel espère bien incarner le résultat surprise du FN lors de ce second tour des régionales. La candidate en Bourgogne, Franche-Comté n'est pas tout à fait une inconnue et marche dans les pas de Marine Le Pen.

Elle est présentée comme la "valeur montante du FN" (Le Point) et en est déjà à son troisième coup d'éclat. Après avoir été élue au Parlement européen en mai 2014, après avoir fait trember le PS dans le Doubs en février dernier, lors d'une législative partielle remportée de justesse par le successeur de Pierre Moscovici, Sophie Montel est arrivée en tête du premier tour des régionales dimanche, en Bourgogne, Franche-Comté. Contrairement aux duels qui se jouent dans les régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Paca, la responsable lepéniste, âgée de 45 ans, s'oppose à la socialiste Marie-Guite Dufay (22,99 % des suffrages) et à la tête de liste LR-UDI François Sauvadet (24 %) dans le cadre d'une triangulaire très indécise. En obtenant 31,48 % des votants dimanche dernier à l'annonce des premiers résultats des régionales, Sophie Montel a en tout cas déjà confirmé qu'elle était un nouvel espoir du FN à l'échelle locale mais aussi nationale. Particulièrement éloquente, cette admiratrice de Marine Le Pen, membre du bureau politique du FN depuis 2003 et élue depuis 1998 au conseil régional de Franche-Comté, a tout appris de son modèle : en campagne, il faut cogner sur la majorité sortante et dénoncer la complicité de l'opposition pour incarner une vraie alternative, le tout en axant sa campagne sur "l'islamisation rampante" de la société.

Marine Le Pen et Sophie Montel, sont, dans le style comme dans leur parcours, pleines de points communs. Séparée d'un an seulement de sa présidente au niveau de l'âge, affichant un physique assez proche, la candidate aux régionales en Bourgogne, Franche-Comté est elle aussi une "héritière" du FN. C'est en effet son père, chirurgien-dentiste et militant frontiste lui même, qui fera adhèrer cette native du Doubs au parti dès ses 18 ans. Elle aussi est mariée à un homme qui partage ses convictions : Robert Sennerich, qui fut son colistier lors des municipales de Besançon en 1995. Ensemble, ils ont eu deux enfants. Marine Le Pen, qui partage la vie de Louis Aliot, en a eu trois. Autre point commun avec Marine Le Pen : Sophie Montel, qui est historienne de formation, a su faire preuve de patience pour  gravir les échelons. Tandis que Marine Le Pen attendait son heure derrière son père, Sophie Montel a été élue conseillère municipale de Besançon de 1995 à 2001. Elle a aussi été élue lors des municipales à Montbéliard en mars 2014, mais quittera rapidement son poste pour rejoindre le Parlement européen, où elle côtoie désormais de temps à autre sa dirigeante.

Seule réelle différence entre Sophie Montel et Marine Le Pen : le manque évident de notoriété, combiné à une certaine discrétion et à une véritable discipline. Alors que Marine Le Pen tente de casser certains codes du FN, quitte à rompre avec son propre père, Sophie Montel a toujours suivi la ligne, "lepéniste sous Jean-Marie Le Pen, mariniste sous Marine Le Pen", comme le résume bien l'Express. Une image de "bonne élève" qu'elle assume. Elle ira jusqu'à défendre les propos de Jean-Marie Le Pen qui niait au milieu des années 1990 "l'égalité des races" et elle prendra comme exemple les différences entre "la civilisation des Pygmées" et celle des "Athéniens de Périclès"...

Photo : Sophie Montel en plein maquillage avant un débat télévisé à Dijon. ©Tardivon Jean-Christophe/SIPA