Hollande raille Sarkozy : "Je suis surpris par sa stratégie"

F. D.

Hollande raille Sarkozy : "Je suis surpris par sa stratégie" Alors que Nicolas Sarkozy prépare sa candidature à la présidentielle 2017, François Hollande continue de croire que Nicolas Sarkozy est le meilleur pour faire perdre la droite.

A moins d'un an de l'échéance présidentielle, la publication de l'ouvrage de Laurent Bazin et d'Alba Ventura, "Le Bal des dézingueurs" (Flammarion) arrive à point nommé. Le livre est une compilation d'indiscrétions données par des personnalités politiques aux deux journalistes qui en disent long sur la manière dont les uns et les autres se jaugent en permanence. Parmi les confessions les plus étonnantes, celles de François Hollande sur Nicolas Sarkozy détonnent. Le chef de l'Etat continue de se réjouir de son retour à la tête de la droite française, convaincu que "les gens ont compris qu'il ne changerait jamais". Et d'ajouter : "Ils n'ont pas vu le visage de l'alternance, ils ont vu le visage d'avant. Le problème de Nicolas Sarkozy, c'est qu'il est entrée dans sa stratégie du retour dès le lendemain de sa défaite. Il n'a pas pris le temps de se libérer, de voyager, de lire...". François Hollande n'a d'ailleurs jamais cru au retrait politique de son adversaire. Il se souvient encore de leur dernière confrontation télévisuelle, instant durant lequel il anticipait déjà sa victoire et le goût de revanche de Nicolas Sarkozy : "Je l'ai vu dans ses yeux, le soir du débat... Pour lui tout a commencé là... Comme s'il y avait eu maldonne". 

Les "offs" de François Hollande, qui n'a jamais été aussi impopulaire, amuseront sans doute dans les rangs sarkozystes à quelques mois de la primaire Les Républicains. Sauf que l'actuel locataire de l'Elysée n'aurait pas encore pris sa décision sur une nouvelle candidature à l'élection présidentielle 2017. A gauche, on parle de plus en plus ouvertement de primaire, de moins en moins de candidature "naturelle" le concernant. Rien d'étonnant donc à ce que François Hollande assure à son entourage que "n'importe quel candidat de gauche qui se présentera face à Nicolas Sarkozy sera élu". Car au fond, c'est la tactique de son adversaire de 2012 qu'il condamne. "Le coup du retour, à la place de Nicolas Sarkozy, je l'aurais joué autrement. Il aurait pu jouer l'arme anti-FN. C'est là que je l'attendais : en recours face à Marine Le Pen", confie un soir le président à quelques journalistes lors d'un repas, qui assure que la poussée électorale frontiste demeure "son inquiétude, son obsession". Et d'ajouter : "c'est pour ça que je suis surpris par sa stratégie".

Crédit image - Christophe Ena/AP/SIPA