Marion et Jean-Marie Le Pen : encore du grabuge au FN (qui cette fois réjouit Marine)
A huit mois de l'élection présidentielle, Marion Maréchal-Le Pen ne fait plus dans la demi-mesure à l'égard de son grand-père, qui souhaite investir ses propres candidats, hors du FN, dans plusieurs circonscriptions "dans tout le pays". La députée du Vaucluse est même, semble-t-il, en mesure d'affirmer ce que Jean-Marie Le Pen est autorisé - ou non - à faire désormais. "Ce n'est pas son rôle et c'est un peu dommage qu'il se perde dans des calculs politiciens qui n'ont pas beaucoup d'avenir. Ce n'est pas à la mesure de l'homme", a-t-elle regretté ce mardi matin dans Le Parisien.
Le Front national est traversé, encore aujourd'hui, par des lignes de tension qui séparent le clan Le Pen. Le "menhir", qui ne se résout pas à rester à l'écart de la vie politique, a décidé d'agir "à l'extérieur de son parti", en lançant une nouvelle "structure morale et politique". Avec un objectif très clair : investir des candidats aux élections législatives, "et ceci massivement, dans tout le pays, afin que la droite nationale sorte renforcée et rassemblée pour l'avenir, quel que soit le résultat de l'élection présidentielle", explique-t-il dans un communiqué.
Pour Marion Maréchal-Le Pen, qui a été lancée en politique par son grand-père et qui a toujours veillé à rester mesurée à son endroit ces dernières années, cette initiative est sans doute celle de trop : la seule ligne qui vaille au Front national, c'est celle que définit désormais sa tante, voilà en substance le sens politique de cette rupture. Le Canard Enchaîné révélait en avril dernier que Marine Le Pen l'avait invitée à marquer sa solidarité avec la direction frontiste, et à rompre avec le "patriarche", faute de quoi elle perdrait tout soutien pour les investitures aux législatives en 2017. Selon le célèbre palmipède, la présidente du FN se serait agacée de sa présence au rassemblement organisé par Robert Ménard à Béziers au printemps : "À cause de Marion, je n'arrive pas à faire l'unité du FN !", se serait-elle exclamé, ajoutant que "ça devient insupportable. Elle n'arrête pas de la jouer perso". Manifestement, la députée du Vaucluse sait désormais distinguer les "calculs politiciens qui n'ont pas beaucoup d'avenir".