Christophe Castaner : un attentat "inspiré du 11 Septembre" déjoué début octobre

Christophe Castaner : un attentat "inspiré du 11 Septembre" déjoué début octobre CASTANER - Christophe Castaner, invité de l'émission "Vous avez la parole", sur France 2, a annoncé qu'un attentat inspiré du 11 Septembre avait été déjoué juste avant l'attaque de la préfecture de police de Paris.

[Mis à jour le 17 octobre 2019 à 22h06] Pour Christophe Castaner, l'heure du bilan s'est transformé en séance de révélation sur le plateau de l'émission de Léa Salamé, Vous avez la parole, sur France 2. Interrogé sur la responsabilité du gouvernement dans les dysfonctionnements qui ont empêché la détection de la radicalisation de Mickaël Harpon, auteur de la tuerie de la préfecture de police de Paris, le ministre a annoncé qu'un 60e attentat avait été déjoué juste avant cet attentat, et que l'attaque était "inspirée du 11 Septembre". Il s'agirait d'après Christophe Castaner d'un "individu qui a voulu s'inspirer des avions qui ont détruit les tours du World Trade Center", qui aurait été interpellé par les services de renseignement. "Il était en train de s'organiser pour cela et nos services ont fait le nécessaire", a-t-il poursuivi. 

Outre cette annonce, le ministre est revenu sur les critiques et polémiques dont il est la cible depuis le début de sa prise de fonction, et qui ont redoublé ces dernières semaines. À commencer par celles qui ont suivi l'attaque de la préfecture de police de Paris, perpétrée par Mickaël Harpon le 3 octobre dernier, demandant une énième fois sa démission. Des critiques que le ministre a rejetées en bloc, estimant qu'il n'était pas "personnellement responsable" du "dysfonctionnement d'État" dans la détection de la radicalisation de l'assaillant. 

Avant cette attaque, Christophe Castaner semble avoir accumulé les faux pas et les erreurs de communication, corde sensible du gouvernement d'Emmanuel Macron. Parmi les plus retentissants, reviennent l'hôpital de la Pitié-Salpétrière et ce que le ministre a qualifié "d'attaque", mais aussi son silence après la disparition de Steve Maia Caniço à Nantes. Des ratés qui se sont ajoutés aux critiques auxquelles le ministre fait face depuis novembre dernier, pour sa gestion de la crise des Gilets jaunes et des violences policières qui ont émaillé les actes successifs du mouvement. En mars dernier, déjà, Christophe Castaner avait dû reconnaître devant les parlementaires du Palais du Luxembourg "des dysfonctionnements et un phénomène constaté de dépassement de la violence" lors de l'acte 18 des Gilets jaunes, mais s'était dit "satisfait" de la manière dont les forces de l'ordre avaient agi depuis le début de la crise. Plus encore, le ministre avait estimé que "ni les gouvernements précédents, ni les gouvernements actuels [n'avaient] priorisé l'ordre public"


Une gestion régulièrement attaquée par l'opposition, qui a conduit Édouard Philippe à réaffirmer à plusieurs reprises sa confiance dans le "premier flic de France". Si Christophe Castaner peut compter sur le soutien du Premier ministre, du côté de l'Élysée, des proches d'Emmanuel Macron auraient confié à la presse l'agacement du chef de l'État. Des tensions avancées que le ministre a dû démentir. Très exposé donc, Christophe Castaner est par conséquent le ministre le plus fragilisé du gouvernement à l'heure actuelle, au moment même où la colère des pompiers et des policiers fait rage. Sur le plateau de France 2, c'est donc une forme de grand oral qui attendait le ministre, sur l'attaque de la préfecture de police de Paris, sur les différents scénarios de la démission qui se sont profilés, mais aussi sur la question du communautarisme en France et du port du voile, qui a déchiré la majorité récemment, et sur laquelle Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation, lui a demandé de trancher.