Pourquoi Adrien Quatennens ne démissionne pas de son mandat de député

Pourquoi Adrien Quatennens ne démissionne pas de son mandat de député Condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir donné une gifle à son ex-compagne, Adrien Quatennens exclut de démissionner de son poste de député. Il s'en explique.

Adrien Quatennens a donc été condamné par la justice. Après trois mois de tourmente depuis que le dépôt d'une plainte à son encontre pour une gifle sur son ex-compagne a été révélée, le député LFI du Nord a écopé d'une peine de quatre mois de prison avec sursis. Mis en retrait de ses fonctions de numéro 2 du parti de gauche, écarté de l'Assemblée nationale, l'élu de 32 ans ne pourra finalement plus siéger au palais Bourbon durant la durée de son sursis. Ainsi en a décidé LFI. Alors que des appels à sa démission se sont multipliés, celui qui était pressenti pour prendre la succession de Jean-Luc Mélenchon refuse de céder son siège de représentant de la 1ère circonscription du Nord. 

"Cela créerait un précédent dangereux"

Dans une interview donnée à La Voix du Nord mardi 13 décembre 2022, Adrien Quatennens a fermé la porte à une telle éventualité. "Je dois mon élection d'abord aux 65,24 % d'électeurs qui m'ont réélu en juin dernier. Sur le terrain, à Lille, Faches-Thumesnil, Loos comme ailleurs, ils me témoignent leur impatience de voir toute cette histoire cesser et de me voir retourner à l'Assemblée honorer le mandat qu'ils m'ont confié. C'est donc ce que je vais faire", s'est-il défendu auprès du quotidien local. A ses yeux, renoncer à son mandat de député en raison de cette affaire dans laquelle seul lui et son ex-femme sont concernés "créerait un précédent dangereux et ouvrirait la porte à toutes les instrumentalisations politiques de la vie privée". 

Adrien Quatennens dit avoir payé sa dette en acceptant sa condamnation par le tribunal correctionnel de Lille, sans faire appel, lui qui avait plaidé coupable, ne niant jamais les faits qui lui ont été reprochés, lesquels sont sans lien avec son mandat. " Aux élus qui veulent ma tête, je leur dis simplement : attention. Attention au traitement que vous me réservez pour une faute que j'ai reconnue et pour laquelle j'ai accepté d'être sanctionné. Car dans cette Assemblée, il y a 577 femmes et hommes et non pas des "sur-femmes" ou des "sur-hommes". Il y a 577 histoires de vie. Les femmes et hommes politiques ne sont pas parfaits et n'ont pas à l'être. Ils représentent le peuple. Cette recherche de la perfection est dangereuse. Je ne suis pas certain qu'ils aient envie que l'on aille exhumer tous les cadavres de leur vie privée ", a-t-il asséné dans les colonnes de La Voix du Nord. Il pourra retrouver les bancs de l'Assemblée nationale le 14 avril 2023.