Un remaniement pensé par Macron et imposé à Attal ?
Emmanuel Macron va tenter de relancer son quinquennat. Et il a tenu à rappeler à la majorité qu'il était bel et bien le maître à bord. Après l'épisode houleux de la loi immigration et la fronde de certains de ses ministres de l'aile gauche, une femme en particulier a fait les frais du remaniement marqué par la couleur droite, c'est Rima Abdul-Malak. Ex-ministre de la Culture, elle a été remplacée par Rachida Dati, une figure de la droite sarkozyste. Ancienne garde des Sceaux, l'actuelle maire du 7ème arrondissement de Paris fait figure de vraie surprise dans le nouveau gouvernement de Gabriel Attal. D'autant plus au regard des anciennes déclarations de l'élue parisienne, qualifiant le parti présidentiel de coalition des "traîtres de droite et des traîtres de gauche" au micro de France Inter le 21 juin 2021.
Macron aux manettes, Attal sans marge de manœuvre
De son côté, Gabriel Attal ne semble pas avoir eu réellement le choix quant à la composition de ce gouvernement très resserré, composé de 14 ministres. Une fois les envies du nouveau Premier ministre de donner une seconde chance à Jean Castex balayées, le chef de l'État a entrepris les grands travaux en macronie. Si la nomination de Rachida Dati au poste de ministre de la Culture n'apparaît pas vraiment comme le choix de Gabriel Attal, fraîchement nommé à Matignon, il traduit la volonté d'Emmanuel Macron de créer une alliance presque assumée avec la droite.
Cela pourrait également permettre au président de la République de trouver une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Emmanuel Macron a notamment proposé à Rachida Dati d'être la candidate macroniste à Paris en 2026. Gabriel Attal, lui, n'a eu échos des vélléités du chef de l'État de la nommer à la Culture que mercredi en fin de journée selon Les Échos. De quoi affirmer un peu plus, le sentiment d'un gouvernement imposé par Macron et subi par Attal.
Les ténors de la majorité confirmés
Ce remaniement et cette "droitisation" du gouvernement Attal peut étonner, notamment car le nouveau Premier ministre s'était engagé à ne pas débaucher de ministre chez Les Républicains (LR). Autre donnée importante, c'est la confirmation des ténors de la majorité. Bruno Le Maire est conforté en tant que ministre de l'Économie, Gérald Darmanin, malgré des envies d'ailleurs notamment du côté du Quai d'Orsay conserve l'Intérieur, Sébastien Lecornu un temps pressenti pour enfiler le costume de Premier ministre reste ministre des Armées. Enfin, Éric Dupont-Moretti conserve également son portefeuille.
Gabriel Attal s'est également vu imposer un ancien conseiller de Nicolas Sarkozy en tant que directeur de cabinet en la personne d'Emmanuel Moulin. Enfin, la nomination de Catherine Vautrin comme ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités atteste du nouveau virage pris par Emmanuel Macron. Plusieurs fois secrétaire d'État et ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité sous Jacques Chirac, Catherine Vautrin reste étiquetée à droite.