A gauche, la bataille des européennes commence fort en coulisses

A gauche, la bataille des européennes commence fort en coulisses S'ils restent cordiaux en public, les quatre candidats de la gauche ont bien l'intention de décrocher de meilleurs scores que leurs collègues.

Le souvenir de la Nupes est déjà loin. Malgré l'acharnement de La France insoumise à vouloir présenter une liste commune, ce sont bien quatre listes distinctes qui iront à la pêche aux voix des électeurs de la gauche le 9 juin prochain, lors des élections européennes. Manon Aubry mènera celle de LFI, Raphaël Glucksmann celle de Place publique et du Parti socialiste, Marie Toussaint celle d'EELV et Léon Deffontaines celle du PCF. Officiellement, tous partent en campagne bons camarades. Mais dans les faits, chacun joue gros pour l'avenir de son parti dans la recomposition de la gauche.

"Assécher les verts et prendre des électeurs LFI"

"Que chacun fasse le meilleur score possible", c'est le souhait affiché par Marie Toussaint auprès de Franceinfo. Le jeune Léon Deffontaines dit lui aussi espérer "plus de députés qu'en 2019" pour la gauche. Sur les plateaux, chacun préfère désigner ses vrais adversaires : les macronistes et le Rassemblement national. Sauf que chaque parti va devoir se battre pour exister dans ces élections européennes. Et comme les deux premières places semblent perdues d'avance, l'électorat des listes amies semble finalement une cible plus accessible.

"On doit assécher les verts et prendre des électeurs LFI lassés de Mélenchon", souffle un cadre socialiste à Franceinfo. Grisés par les sondages qui donnent Glucksmann en troisième position du scrutin, les socialistes se prennent à rêver, après une série d'échecs électoraux cuisants. Alors machinalement, dans les partis voisins, Raphaël Glucksmann devient la cible de tous les coups. Un écologiste le décrit comme le "énième revival de la social-démocratie". Léon Deffontaines dépeint en lui "la gauche dollar qui s'accommode du libéralisme".

Quant à Manon Aubry, qui fait campagne sur la nostalgie de l'éphémère Nupes, elle ne se prive pas pour autant de rappeler toutes les fois que les groupes où siègent les socialistes et les écologistes au Parlement européen ont voté des traités de libre-échange, sujet sensible en pleine crise du monde agricole.