François Bayrou : un Premier ministre qui risque d'être confronté à la justice
François Bayrou vient d'être nommé Premier ministre ce vendredi 13 décembre. Pourtant, il pourrait être rattrapé par une affaire judiciaire pas encore terminée.
François Bayrou vient d'être nommé Premier ministre par Emmanuel Macron ce vendredi 13 décembre, prenant la succession de Michel Barnier après le vote de la motion de censure. Le maire de Pau fait pourtant toujours l'objet d'une procédure judiciaire dans le cadre de l'affaire des assistant parlementaires. En 2023, l'homme politique avait comparu en première instance pour "complicité de détournements de fonds publics européens", aux côtés de dix autres cadres du MoDem. Ils étaient accusés d'avoir utilisé des fonds européens pour rémunérer des assistants parlementaires qui travaillaient en réalité pour le parti. Chaque eurodéputé a une enveloppe pour se constituer une équipe mais elle doit travailler auprès des élus à Strasbourg et non au siège du parti.
François Bayrou avait finalement été relaxé, le 5 février 2024, au nom du "bénéfice du doute", alors que huit autres accusés avaient été condamnés et que Le Modem avait reçu 350 000 euros d'amende. Le président de la cour avait tout de même jugé "très probable" la participation ou à minima la connaissance par François Bayrou des faits de détournements de fonds, mais avait indiqué ne pas en avoir eu assez de preuves tangibles.
Un nouveau procès ?
Trois jours plus tard, le parquet avait finalement annoncé faire appel de la relaxe de François Bayrou. "Le parquet conteste ces relaxes, estime que les faits caractérisent les infractions reprochées et que les preuves de ces délits sont réunies contre tous les prévenus", avait-il précisé dans un communiqué du procureur de la République, Laure Beccuau. L'appel concerne François Bayrou et les deux autres personnes relaxées, Stéphane Thérou et Pierre-Emmanuel Portheret, d'anciens cadres du MoDem.
Cet appel pourrait donc amener à un nouveau jugement de celui qui vient d'être nommé Premier ministre. Une situation qui pourrait s'avérer embarrassante alors que la polémique lui a déjà coûté son poste de ministre de la Justice en 2017. Cependant, aucune date pour ce possible nouveau procès n'a été définie à ce jour. Le patron du MoDem avait aussi assuré être confiant après l'annonce du parquet auprès de Midi-Libre : "J'ai été blanchi en première instance, ce sera la même chose en appel".