Mélenchon accuse le gouvernement de vouloir "faire oublier un crime"

Mélenchon accuse le gouvernement de vouloir "faire oublier un crime" Jean-Luc Mélenchon a répondu à la plainte annoncée par la ministre Sylvie Retailleau. Le leader insoumis a publié un message sur X, avec des formules au vitriol.

Sylvie Retailleau a annoncé sur BFMTV ce dimanche que le ministère de l'Enseignement supérieur allait porter plainte pour "injure publique devant un agent public" suite aux propos que Jean-Luc Mélenchon a tenus lors d'un meeting en pleine rue à Lille le 18 avril dernier. L'ancien candidat à la présidentielle avait fait un lien entre le président de l'université de la capitale des Hauts-de-France au nazi Adolf Eichmann. "Moi je n'ai rien fait, disait Eichmann. Je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays. Alors ils disent qu'ils obéissent à la loi et ils mettent en œuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni personne", avait-il déclaré. 

Ce lundi, Jean-Luc Mélenchon a rétorqué sur X. Il a nié la comparaison qui lui est reprochée : "Madame la ministre, je n'ai pas traité de nazi le président de l'Université de Lille. Je ne pense pas qu'il le soit. Sinon je le dirais sans peur de vos plaintes", a-t-il écrit. Pour se justifier, il fait référence au concept de "banalité du mal", de la philosophe Hannah Arendt, qui avait assisté au procès d'Adolf Eichmann.

Il affirme avoir simplement "dénoncé l'exemple de sa lâcheté". Selon Jean-Luc Mélenchon, le président de l'université aurait cédé à la pression. Le leader insoumis a ensuite attaqué le gouvernement, rappelant ses deux conférences de presse annulées à Lille sur le sujet de la Palestine. Sylvie Retailleau avait nié toute volonté de censurer les propos de l'homme politique en assurant que cette décision était due à un risque de "trouble à l'ordre public". 

Une plainte pour faire diversion ?

Pour Jean-Luc Mélenchon, la plainte annoncée par Sylvie Retailleau est une stratégie pour détourner l'attention. "Votre action en justice est une diversion sans objet pour faire parler de vous et faire oublier le crime que nous combattons : le génocide des Palestiniens", a-t-il pointé du doigt.

Le tweet a été relayé par des soutiens LFI comme Eric Coquerel, Rima Hassan ou encore Mathilde Panot qui martèlent que leur "meneur n'a comparé personne à Eichmann, il parlait de la méthode". La justice devra donc trancher sur le bien-fondé ou non de cette comparaison.

La polémique intervient alors que Rima Hassan et Mathilde Panot seront entendues cette semaine dans le cadre d'une enquête pour "apologie du terrorisme". Les deux femmes dénoncent également une volonté de censure face aux "voix qui s'élèvent contre le génocide de Palestine".