Où est Gabriel Attal ? Le brusque repli d'un Premier ministre en suspens

Où est Gabriel Attal ? Le brusque repli d'un Premier ministre en suspens Omniprésent pendant la campagne des européennes, Gabriel Attal a disparu des radars depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale. Un coup dur pour celui qui jouera son poste aux législatives.

Il y a une semaine, Gabriel Attal se voyait reprocher son omniprésence dans la campagne des élections européennes. Mais au surlendemain du scrutin, un tout nouveau constat s'impose : le Premier ministre a disparu. Depuis sa dernière apparition publique, dimanche 9 juin dans son bureau de vote à Vanves (Hauts-de-Seine), le chef du gouvernement est resté totalement absent des médias. Même son compte X est silencieux depuis dimanche soir.

Tout juste est-il sorti de son silence ce mardi matin pour la réunion avec les députés de Renaissance. "J'irai au bout de mon devoir de citoyen attaché à son pays qui donnera tout pour éviter le pire", a-t-il déclaré à ceux qui viennent de perdre leur mandat, selon les confidences de participants à BFMTV.

La dissolution de l'Assemblée a été "un choc"

Aucun agenda n'a été communiqué par Matignon à la presse pour la semaine. La boucle Whatsapp qui sert à informer les journalistes des déplacements de Gabriel Attal reste muette depuis ce week-end, selon Le Monde. Tandis que d'autres membres du gouvernement repartent déjà à l'assaut des médias, le Premier ministre, pour l'heure, passe son tour.

Il faut dire que l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron, a été un véritable "choc" pour Attal, confie un proche de l'exécutif au Monde. Contrairement à d'autres ministres qui avaient été mis plus tôt dans la confidence, le jeune locataire de Matignon a appris la nouvelle dimanche soir, quelques minutes avant le reste des Français. Il n'a pas manqué d'exprimer ses réticences au président, allant jusqu'à proposer sa démission comme alternative : "Je suis le fusible, je veux bien sauter ce soir", aurait-il déclaré, selon BFMTV.

L'échec de l'"arme anti-RN"

Suggestion rejetée par Emmanuel Macron : " Tu ne démissionnes pas, j'ai besoin de toi pour conduire la bataille des législatives", aurait répondu le chef d'Etat à son poulain. Reste que, pour l'heure, la campagne des législatives commence sans Gabriel Attal. Les micros préparés dans la cour de Matignon pour une éventuelle prise de parole post-européennes, dimanche soir, ont été rangés sans avoir servi. Lors d'une nouvelle réunion de l'exécutif à l'Elysée, juste après l'allocution présidentielle, le Premier ministre a gardé le silence, racontent des participants.

Gabriel Attal peine-t-il à trouver sa place dans la nouvelle campagne qui s'ouvre en vue des législatives ? On peut le comprendre : Celui qui a été nommé à Matignon en janvier pour servir d'"arme anti-RN" a clairement été mis en échec dans sa mission, si l'on regarde les résultats des élections européennes. Et alors que la stratégie du camp présidentiel, ces dernières semaines, a consisté à ériger un duel entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, tout indique que le second pourrait prendre la place du premier à Matignon dans moins d'un mois.