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Michel Barnier Premier ministre : les consultations se poursuivent, l'immigration au centre des débats

Les quelques accointances de Michel Barnier avec le RN sur l'immigration pourraient pousser l'aile gauche de la macronie à se désolidariser. Dans le même temps, ce lundi, le Premier ministre poursuit ses consultations.

L'essentiel
  • Après sa nomination, Michel Barnier poursuit ses consultations pour composer son futur gouvernement, lundi 9 septembre. Le nouveau Premier ministre reçoit notamment les représentants du groupe Liot, aujourd'hui à 15 heures. Ce dimanche, Edouard Philippe (Horizons) et François Bayrou (MoDem), ont été reçus à Matignon.
  • Le Premier ministre "semble avoir, sur l'immigration, le même constat que le nôtre", a estimé Marine Le Pen dans un entretien à la Tribune dimanche. Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier avait déclaré que la maîtrise des flux migratoires faisait partie de ses priorités.
  • De son côté, le ministre démissionnaire Roland Lescure a affirmé qu'il n'accorderait pas "automatiquement" sa confiance à Michel Barnier, dans un entretien accordé à Libération, ce lundi. "Je serai vigilant à ce qu'on ne succombe pas à des emplettes issues du programme du RN (...) Si on doit aller piocher dans le programme du RN, ce sera sans moi", prévient cette figure de l'aile gauche du camp Macron.
En direct

16:24 - Le maintien du ministre Sébastien Lecornu poussé par Emmanuel Macron

Il y a des ministres démissionnaires qui ne s'imagine pas rester dans un gouvernement Barnier, comme Roland Lescure dont la réaction a été relayée plus tôt dans ce direct, mais il y en a d'autres qui pourraient rester. Certains sont même poussés par Emmanuel Macron auprès de Michel Barnier selon BFMTV à commencer par Sébastien Lecornu, ministre depuis 2017 et à la tête du ministère des Armées depuis 2022. La Défense étant un des domaines réservés du président de la République, Emmanuel Macron pourrait obtenir gain de cause et voir son ministre démissionnaires finalement reconduit dans ses fonctions.

16:12 - Michel Barnier limité dans le nombre de ministres à reconduire

Si quelques ministres démissionnaires sont prêts à plier bagages, d'autres veulent jouer les prolongations dans le gouvernement de Michel Barnier. Pourtant, le Premier ministre a indiqué vouloir mener sa politique avec un gouvernement de rassemblement et opérer une certaine rupture avec le macronisme. Reconduire un nombre conséquent de ministres seraient donc en contradiction avec cette volonté, cela enverrait au contraire des signaux de continuité, même pour la reconduction de ministre anciennement de droit comme Gérald Darmanin ou Rachida Dati qui est la dernière prise d'Emmanuel Macron en date (elle n'a pas rejoint le parti macroniste après sa nomination au gouvernement). "Il va falloir dégager 90 % du gouvernement actuel pour montrer que ce n’est pas juste un remaniement" estimait d'ailleurs un macroniste au Parisien. 

C'est aussi le résultat des législatives qui pousse au changement. D'autant que la nomination de Michel Barnier est vue comme un déni de démocratie par les électeurs et politiques de gauche ."Les Français [veulent] changer de politique" et le "changement de politique c’est un changement de casting, donc j’estime qu’on fait ses cartons" a de son côté déclaré la ministre démissionnaire Agnès Pannier-Runacher sur BFMTV.

16:01 - Pas d'entretien prévu entre Michel Barnier et le RN

Alors que Michel Barnier consulte "les principales forces politiques présentes dans l'hémicycle", selon ses propres propos, il ne devrait pas recevoir les représentants du RN. Le vice-président du parti d'extrême droite, Sébastien Chenu, a confirmé sur Public Sénat qu'aucun entretien avec Michel Barnier n'est prévu pour le moment et qu'aucun rendez-vous n'aura lieu sauf à l'initiative du Premier ministre. L'absence d'entretien est le signe que le RN ne devrait pas participer au gouvernement.

Reste que le vice-président confirme la position du RN vis-à-vis du Premier ministre : "Nous le plaçons sous surveillance. À partir du moment où nous avons évité le chaos institutionnel en acceptant de ne pas censurer a priori Michel Barnier, on lui laisse sa chance de changer de cap et faire évoluer diamétralement la politique d'Emmanuel Macron".

15:50 - Barnier n'est "en aucun cas obligé" de s'allier au RN selon la présidente de l'Assemblée

Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, s'est entretenue avec Michel Barnier durant le week-end et a échangé sur le fait de "dépasser les clivages et les oppositions stériles pour construire ensemble" et pour former un gouvernement a-t-elle indiqué sur Cnews et Europe 1. "Je respecte chaque compatriote, il est important de respecter chacun, et entendre ce que chacun nous dit" ajoute la députée en assurant continuer "à combattre le RN et LFI, les extrêmes".

Quant aux critiques sur un rapprochement entre le camp macroniste et l'extrême droite, la présidente de l'Assemblée nationale assure que Michel Barnier n'est "en aucun cas obligé d'aller chercher des alliances" avec le RN. Elle appelle au contraire à un travail autour du front républicain incluant "écologistes, socialistes, et l'ensemble de la majorité qui [l'a] élue".

10:11 - Qui fera partie du nouveau gouvernement Barnier ?

Pour retrouver toutes les informations concernant la composition du futur gouvernement ainsi que l'actualité politique en direct, rendez-vous sur notre live dédié, ci-dessous : 

09:34 - Des représentants du groupe Liot reçus à 15h par Michel Barnier

Après avoir reçu Edouard Philippe (Horizons) et François Bayrou, dimanche, Michel Barnier va poursuivre ses consultations ce lundi 9 septembre afin de constituer son gouvernement. Le Premier ministre va recevoir des représentants du groupe de députés Liot à Matignon sur les coups de 15 heures. 

09:15 - "On lui laisse sa chance de changer de cap", indique Sébastien Chenu (RN)

De son côté, le RN a décidé de laisser sa chance à Michel Barnier, même si celui-ci ne fait pas partie du Rassemblement national. Ses propos sur l'immigration et sa proposition de moratoire, trois ans en arrière, ont visiblement séduit les membres du parti lepéniste qui ne devraient pas le censurer, au moins au début de son mandat.

"Pour ne pas être censuré, Michel Barnier devra aller au-delà du verbe, qu’il nous dise ce qu’il compte faire (...) Il sera peut être censuré sur son budget, ou un certain nombre de textes sur l’immigration, le pouvoir d’achat des Français". En revanche, "on lui laisse sa chance de changer de cap, de nous montrer qu’il est capable de changer de logiciel", explique le député RN Sébastien Chenu, ce lundi sur Public Sénat.

09:04 - "Si on doit piocher dans le programme du RN, ce sera sans moi", prévient Roland Lescure

Dans un entretien accordé au quotidien Libération, ce lundi, le ministre démissionnaire Roland Lescure a indiqué qu'il n'accorderait pas automatiquement sa confiance à un gouvernement Barnier, notamment si certaines lignes rouges dédiées à l'immigration étaient franchies. Ma confiance ne sera pas automatique. Je suis au clair sur mes lignes rouges", indique-t-il. 

"Préservons l'immigration économique, préservons l'AME (...) Je serai vigilant à ce qu'on ne succombe pas à des emplettes issues du programme du RN (...) Si on doit aller piocher dans le programme du RN, ce sera sans moi", a-t-il affirmé. 

En savoir plus

Michel Barnier a été nommé Premier ministre jeudi 5 septembre. Dans les colonnes de l'Opinion, mercredi 4 septembre, le nom de l'ex-négociateur de l'Union européenne des conditions du Brexit et candidat à la primaire de la droite en vue de l'élection présidentielle de 2022, qui entendait à l'époque "rassembler la droite, le centre et d'autres", était apparu comme la meilleure option. Ministre sous Balladur, Juppé et Fillon, député de Savoie, sénateur ou encore député européen, le natif de La Tronche, près de Grenoble (Isère), aujourd'hui âgé de 73 ans, présente un CV politique pour le moins bien rempli. 

Michel Barnier peut-il échapper à une motion de censure ?

L'ex-négociateur du Brexit devrait, comme les autres, être censuré par l'ensemble des députés du Nouveau Front populaire. "Barnier, c'est une politique de droite. Le sujet n'est même plus le casting, mais la ligne. Il faut que Macron assume désormais ce qu'il veut comme coalition au Parlement", a réagi mercredi soir auprès du quotidien de la capitale le socialiste Pierre Jouvet. La ligne au sein de la gauche est assez claire depuis les résultats des législatives : tout gouvernement porté sur une autre orientation que la leur sera censurée. Si des hésitations peuvent diviser l'alliance du Nouveau Front populaire sur quelques profils de centre-gauche évoqués pour Matignon, il n'y a pas de doute pour une censure des députés PS, écologistes, LFI et PCF contre une personnalité LR.

Michel Barnier pourrait toutefois gouverner s'il n'est pas censuré par les députés Rassemblement national. C'est en réalité le facteur décisif pour qu'une personnalité de droite soit nommé à Matignon, compte tenu de la faiblesse du bloc macroniste et du refus du bloc de gauche de participer à une coalition avec les macronistes : seul un accord implicite de Marine Le Pen peut permettre à un Premier ministre LR de se maintenir à la tête d'un gouvernement. Selon les premières déclarations de personnalités du RN, jeudi 5 septembre, il est peu probable que le RN ne vote pas de motion de censure contre Michel Barnier.