Discours de Barnier : des annonces concrètes, Le Pen explique au Premier ministre comment faire

Discours de Barnier : des annonces concrètes, Le Pen explique au Premier ministre comment faire Après que Michel Barnier a donné les grandes lignes de la politique qu'il compte mener, Marine Le Pen lui a fixé sa propre feuille de route à respecter s'il ne veut pas être démis par la censure.

L'essentiel
  • Michel Barnier a prononcé son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale ce mardi 1er octobre. Il fixe comme priorité de descendre le niveau de la dette publique à 5% en 2025, faisant savoir qu'il ferait "des choix en responsabilités" pour réduire les dépenses publiques, mais en préservant "les services d'éducation et de santé". Il a aussi clairement déclaré qu'il allait imposer davantage les "Français les plus fortunés". > Lire le résumé de toutes les annonces
  • De son côté, Marine Le Pen a indiqué que son groupe ne censurerait pas immédiatement le gouvernement, laissant donc Michel Barnier au pouvoir. Et de prévenir que le RN fixait trois grandes lignes rouges qui, si elles ne sont pas respectées, déclencheront la chute du gouvernement : ne pas accentuer la "pression fiscale, en particulier sur les classes populaires", prendre des "mesures pour réduire l'immigration" et assurer une réforme de "l'arsenal pénal pour assurer la sécurité des Français". Marine Le Pen demande le rétablissement de la double peine, notamment. Le parti ne soutiendra pas le gouvernement et le fera tomber si par ailleurs aucune réforme n'est lancée pour introduire la proportionnelle pour les prochaines élections législatives.

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En direct

01/10/24 - 23:21 - Passe d'armes entre Michel Barnier et Gabriel Attal

FIN DU  DIRECT - C'est une pique que le nouveau locataire de Matignon n'a que peu goûté ce mardi soir. Celle de son prédécesseur, Gabriel Attal. Lors de sa prise de parole qui a suivi la déclaration de politique générale de Michel Barnier, l'ex-Premier ministre a donné quelques conseils à son successeur sur la gestion des finances publiques. "Je peux dire quelques mots, maintenant ?" a ensuite réagi Michel Barnier. "Le gouvernement n'aura pas la prétention de croire que la science infuse vient seulement de lui", a-t-il rétorqué, avant de lancer à l'adresse de Gabriel Attal : "Monsieur Attal, je serai très attentif à vos propositions d'économies supplémentaires pour faire face au déficit que j'ai trouvé en arrivant." Une remarque qui n'a pas manqué de susciter quelques rires dans l'hémicycle.

01/10/24 - 22:46 - Les grandes annonces de Michel Barnier ce mardi

Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a particulièrement insisté sur "la gravité et l'importance du moment". Refusant l'"immobilisme", Michel Barnier a fait plusieurs annonces sur le volet économique. Le Premier ministre s'est ainsi engagé à ramener le déficit à 5% en 2025 et 3% en 2029. Souhaitant une "contribution exceptionnelle" des "plus fortunés", il a également ouvert la porte au dialogue sur les sujets sensibles que sont les retraites et l'assurance-chômage. Le nouveau locataire de Matignon a par ailleurs annoncé une revalorisation du Smic de 2% dès le 1er novembre. Quid de la politique migratoire ? "La France doit [la] maîtriser de manière plus satisfaisante", a-t-il jugé. Enfin, le nouveau Premier ministre a assuré que l'IVG, le mariage pour tous ou encore la PMA ne seraient pas remis en cause.

01/10/24 - 22:26 - Les trois lignes rouges fixées par le RN

Trois grandes lignes rouges ont été fixées par Marine Le Pen (RN), après le discours de politique générale de Michel Barnier qui, si elles ne sont pas respectées, déclencheront la chute du gouvernement :

  • "L'évolution de la pression fiscale, en particulier sur les classes populaires" ;
  • "L'absence de mesures mises en place pour réduire l'immigration" ;
  • "Réformer l'arsenal pénal pour assurer la sécurité des Français".

De plus, Marine Le Pen a menacé de censurer le gouvernement Barnier si aucune réforme n'était lancée pour introduire la proportionnelle lors des élections législatives en France.

01/10/24 - 21:45 - Pour le Medef, Michel Barnier "a pris la mesure de l’urgence et des menaces qui pèsent sur la France"

Dans son communiqué, le principal mouvement patronal s'est montré plutôt optimiste après la déclaration de politique générale de Michel Barnier, jugeant qu'"en faisant de la réduction de la dette et des déficits la priorité de l’action du gouvernement, le Premier ministre a pris la mesure de l’urgence et des menaces qui pèsent sur la France". Saluant "un discours de vérité" et "l’objectif réaliste de ramener [...] le déficit à 5% du PIB en 2025", le Medef demande au gouvernement de "prendre des décisions fortes sur le niveau et l’efficacité de la dépense publique". "Dans cette période, le gouvernement trouvera au Medef un acteur responsable mais exigeant, inlassablement attaché à défendre la performance des entreprises françaises", conclut le Medef.

01/10/24 - 21:19 - "Michel Barnier propose aux Français de l’homéopathie à base de tisane", tacle Éric Ciotti

Ce mardi à l'Assemblée, Éric Ciotti a estimé que "notre pays se trouve en situation d'urgence absolue", énumérant pêle-mêle "l'urgence migratoire, l'urgence sécuritaire, l'urgence budgétaire". Et le président du groupe UDR à l'Assemblée de lancer : "Alors que la France a besoin de chirurgie lourde, Michel Barnier propose aux Français de l’homéopathie à base de tisane."

01/10/24 - 20:40 - Pour François Hollande, Michel Barnier a "envoyé des signaux contradictoires"

Invité du 20 Heures de France 2 ce mardi soir, l'ex-président élu en juillet dernier député de Corrèze est revenu sur la déclaration de politique générale du Premier ministre. "Michel Barnier est un homme honnête, mais il a envoyé des signaux contradictoires", a-t-il estimé, jugeant "qu'on ne sait pas beaucoup de ce qu'il va faire demain". François Hollande a par ailleurs déclaré que "si la censure doit être votée, ce n'est pas à cause de ce que Michel Barnier a annoncé", mais "parce que les conditions de sa nomination sont contestables".

Toutes les annonces du Premier ministre


  • Le Premier ministre veut mettre "au coeur de son action" la lutte contre le changement climatique, avec l'idée fixe de réduire la "dette écologique de la France". Il entend "décarboner les usines, encourager l'économie circulaire", tout en repensant l'offre énergétique du pays en "développant résolument le nucléaire et les énergies renouvelables".
  • Sur la récente réforme des retraites, le Premier ministre entend apporter des améliorations sur les "retraites progressives, l’usure professionnelle, l’égalité entre les femmes et les hommes".
  • Michel Barnier compte aussi redonner du pouvoir d'achat aux Français avec d'abord une hausse de 2% du Smic dans les prochaines semaines et des mesures réduisant les charges sur les salaires modestes ou pour élargir l'accès à la participation salariale "pas uniquement dans les grandes entreprises".
  • Le Premier ministre veut développer les services publics de la petite enfance, améliorer le fonctionnement de l'hôpital et lutter contre les déserts médicaux, avec la formation de davantage de médecins. Il entend porter un "programme Hyppocrate" pour déployer plus rapidement l'accès aux médecins partout en France. Une loi "infirmières, infirmiers" sera sur la table, pour mieux reconnaître cette profession.
  • Sur les grandes réformes sociales de ces dernières années, le Premier ministre a affirmé que la PMA pour les femmes, le mariage pour tous et les dispositions sur l'IVG ne seront pas remises en cause.
  • En matière de sécurité, Michel Barnier veut des procédures rapides pour une réponse pénale plus efficace, avec de nouvelles "peines de prison plus courtes" mais "directement appliquées" avec la construction de nouvelles prisons et d'établissements de détention nouveaux pour les mineurs.
  • "L'immigration doit être affrontée avec pragmatisme", a déclaré Michel Barnier, qui souhaite de nouvelles mesures pour durcir l'accès au territoire, en conditionnant l'obtention de visas plus durement.
  • Autre annonce : en Nouvelle-Calédonie les élections provinciales seront reportées à la fin d'année 2025 et la réforme constitutionnelle pour la Nouvelle-Calédonie est annulée à ce stade.
  • "Ecoute, respect à l'égard de toutes les sensibilités politique : nous respecterons chacun d'entre vous, même si cela n'est parfois pas réciproque", a déclaré le Premier ministre, regrettant d'être chahuté par des députés LFI qui s'indignaient régulièrement de ses propos.