Discours de Bayrou : les annonces à retenir, pourquoi Macron peut râler
François Bayrou a prononcé son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale ce mardi 14 janvier. Plusieurs points chauds ont été évoqués, notamment celui des retraites qui pourrait irriter le président.
- François Bayrou a prononcé sa déclaration de politique générale ce mardi 14 janvier, devant l'Assemblée nationale. Après une entrée en matière tonitruante sur la forme, quand il a pointé la responsabilité des uns et des autres dans l'état des finances publiques ("il y en aura pour tout le monde"), le Premier ministre a vite déchanté et se perdant dans ses notes en plein discours. "Je suis un néophyte, je suis bien obligé d'apprendre ce métier", a-t-il ironisé.
- Retraites. Sur le sujet très attendu de la réforme des retraites, le Premier ministre a assuré : "Je choisis de remettre ce sujet en chantier avec les partenaires sociaux pour un temps bref et dans des conditions transparentes", ajoutant ne "pas avoir de totem ou de tabou, pas même sur l'âge légal de départ". Il a toutefois posé une "condition": "Nous ne pouvons pas dégrader l’équilibre financier que nous cherchons et sur lequel presque tout le monde s’accorde". "Si les partenaires sociaux ne s'accordaient pas, c'est la réforme actuelle qui continue de s'appliquer", a-t-il prévenu. Une annonce qui pourrait bien agacer Emmanuel Macron, qui a plusieurs fois martelé qu'il n'était pas dans l'intérêt du pays de revenir sur cette réforme des retraites.
- Proportionnelle. François Bayrou s'est aussi dit, en restant vague, favorable au "principe proportionnel pour la représentation du peuple dans nos assemblées, [qui] nous obligera à reposer en même temps la question de l’exercice simultané d’une responsabilité locale et nationale".
- Cumul des mandats. François Bayrou a appelé ce mardi à "reposer en même temps la question de l’exercice simultané d’une responsabilité locale et nationale". Pour rappel, le cumul d'un mandat de maire et de député n'est plus possible depuis 2014. Aussi, une "banque de la démocratie" sera créée pour encadrer le financement des campagnes des différents partis politiques.
- Immigration. "ll est de notre devoir de mener une politique de contrôle et de régulation", a lancé le Premier ministre concernant l'immigration. Concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF) : "93% ne sont pas appliquées, cela dépend majoritairement du refus des pays d'accueil", regrette François Bayrou. "Je réactiverai le comité interministériel de contrôle de l'immigration", a-t-il affirmé.
- Agriculteurs. Après les crises successives des agriculteurs, François Bayrou entend appuyer sur l'accélérateur en s'engageant à "remettre en question les pyramides de normes (...) Quand les inspecteurs de la biodiversité viennent inspecter les fossés ou les points d’eau avec une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise, c’est une humiliation", a concédé le Premier ministre.
- La première motion a été déposée ce mardi par La France insoumise. La capacité de résister à une censure réside dans le vote du PS d'un côté et du RN de l'autre. Deux forces politiques se sont déjà prononcées : les Écologistes qui voteront bien la censure, à l'inverse, LR ne censurera pas le gouvernement Bayrou.
- Au 20 Heures de TF1, le socialiste Olivier Faure a mis en garde le Premier ministre : le PS censurera "sauf s'il obtient une réponse claire" sur les retraites. Un point de vue également défendu par le patron des communistes, Fabien Roussel, selon qui "en l'état actuel des choses, s'il y avait une motion de censure, là dans quelques heures, nous la voterions majoritairement".
Le discours de François Bayrou à l'Assemblée en vidéo :
14/01/25 - 23:21 - Réforme des retraites : "Les dés sont pipés", déplore l'écologiste Marine Tondelier
FIN DU DIRECT - Au micro de BFMTV mardi soir, Marine Tondelier a jugé que "les dés de cette pseudo-discussion [sur la réforme des retraites] sont pipés". Et de développer : François Bayrou "nous dit dès le départ que si aucun accord n'est trouvé entre les partenaires sociaux alors on reviendra au statu quo".
14/01/25 - 22:14 - François Bayrou "essaie de gagner du temps" sur les retraites, estime l'insoumise Manon Aubry
Également conviée mardi soir sur le plateau de BFMTV, Manon Aubry a jugé que le Premier ministre "essaie de gagner du temps" avec sa conférence sociale sur la réforme des retraites qui doit se tenir dans les mois qui viennent. Et de tancer : "S'il avait vraiment voulu prendre la pente de l'abrogation de la réforme des retraites, il aurait pu le faire."
14/01/25 - 21:36 - François Rebsamen compare François Bayrou à Nelson Mandela
Ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, François Rebsamen était l'invité de BFMTV mardi soir. L'occasion d'assurer le service après-vente de François Bayrou. "Il a en lui la conviction que la réconciliation des Français est possible, il y croit", a-t-il souligné, allant même jusqu'à comparer le Premier ministre à un certain Nelson Mandela. Et de plaider encore : "Il faut sortir de cet esprit de confrontation auquel nous sommes trop habitués."
14/01/25 - 20:51 - Non-suspension de la réforme des retraites : le député LR Vincent Jeanbrun se réjouit
Invité à réagir au micro de BFMTV ce mardi soir, le député Les Républicains Vincent Jeanbrun s'est félicité de la non-suspension de la réforme des retraites, réclamée par les socialistes. "On est heureux que le Premier ministre nous ait entendus. Cette avancée fait du bien, cela montre qu'un groupe comme le nôtre a son utilité", a-t-il jugé.