"Cela rendrait la France plus forte", Emmanuel Macron prêt à partager la dissuasion nucléaire ?
La France n'a-t-elle plus une "voix forte", comme l'a estimé Marine Le Pen samedi 1er mars au Salon de l'Agriculture ? "Personne ne pense cela", rétorque Emmanuel Macron dans un entretien à La Tribune Dimanche, au Parisien, à Ouest-France et au Journal du Dimanche.
Le président français est revenu sur les tensions entre les États-Unis et l'Ukraine, et a abordé la question de la sécurité européenne, au programme du sommet de Londres mercredi 2 mars. "Il y a, à nos frontières, une Russie surarmée et agressive. Elle mène des actions terroristes, des campagnes de désinformation massive chez nous et en Europe." Emmanuel Macron estime que si personne n'arrête Vladimir Poutine, il ira "à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie". Et d'ajouter : "C'est notre sécurité qui est en jeu."
"Il est minuit moins le quart"
À ce titre, le président envisagerait même de partager la dissuasion nucléaire avec les voisins de la France. "Nous avons un bouclier, pas eux. Et ils ne peuvent plus dépendre de la dissuasion nucléaire américaine. Il faut un dialogue stratégique avec ceux qui ne l'ont pas et ça rendrait la France plus forte."
Emmanuel Macron sera présent, avec une quinzaine d'autres dirigeants, au sommet de Londres. Il plaide pour un "sursaut stratégique européen" : "Beaucoup de pays européens ont construit leur sécurité sur le lien transatlantique. Il faut revenir sur de très vieilles habitudes européennes." Selon lui, l'heure est grave, mais tout n'est pas joué d'avance : "Il est minuit moins le quart mais on a encore la main." Jeudi, les Vingt-Sept se réuniront également lors d'un Conseil européen extraordinaire afin d'aborder la question de la défense européenne et d'accroître le soutien à l'Ukraine.