En une phrase, Dominique de Villepin se dépeint en meilleur candidat pour la présidentielle 2027

En une phrase, Dominique de Villepin se dépeint en meilleur candidat pour la présidentielle 2027 À deux ans de la présidentielle, Dominique de Villepin annonce la création de son parti "La France humaniste". Selon lui, le prochain président devra être un spécialiste en matière d'affaires internationales.

Dominique de Villepin définitivement de retour sur le devant de la scène. L'ex-Premier ministre a annoncé la création de son propre parti, "La France humaniste", dans un entretien accordé au Parisien ce lundi. Il publié également "Le Pouvoir de dire non", mercredi 25 juin chez Flammarion. "Depuis mon départ de Matignon, en 2007, j'ai eu dix-huit ans pour réfléchir, tirer les leçons, oublier tout orgueil et ambition personnelle", dit-il. Désormais : cap sur 2027 pour le natif de Rabat (Maroc). 

Diplomate de formation et proche de Jacques Chirac, l'homme de 71 ans est nommé ministre des Affaires étrangères en 2002. Un an plus tard, il attire l'attention de la communauté internationale avec son discours aux Nations unies contre l'invasion en Irak. Ministre de l'Intérieur en 2004, puis Premier ministre, il gravit les échelons du pouvoir et fait peu à peu partie du paysage politique français, avant de progressivement se retirer de cette sphère. Il intervient alors dans les milieux diplomatiques, d'affaires et culturels, devient conférencier et avocat international. Depuis peu, ses commentaires sur les crises intérieures et internationales l'ont repositionné comme un acteur crédible du débat. 

Les affaires étrangères, son cheval de bataille

Avec la création de son parti - dirigé par le maire UDI de Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), Benoît Jimenez - il entend bien "rassembler tous les Français pour défendre la justice sociale et l'ordre républicain", comme annoncé dans les colonnes du journal Le Parisien. "Face au chemin de la tension et de la polarisation identitaire, je propose celui du rassemblement, de l'intérêt général et de l'humanisme", poursuit-il. Il marque clairement son opposition avec les forces politiques déjà implantées, accusées de "surenchère permanente". "LR comme le RN voient le monde en noir et blanc et, à LFI, ils voient tout en rouge, ce qui ne me paraît pas susceptible d'apporter des solutions", assure celui qui a fait partie du RPR de 1977 à 2002, puis de l'UMP jusqu'en 2011.

Désormais, une chose est sûre, Dominique de Villepin ne manque pas d'ambition. Avec une simple phrase, ce dernier s'est même payé le luxe de se dépeindre en meilleur candidat pour la présidentielle de 2027, tout en égratignant avec minutie, les potentiels candidats au prochain scrutin, et peut-être même Emmanuel Macron ? "Je suis convaincu qu'en 2027, nous ne pourrons plus élire un président de la République qui n'ait pas l'expérience éprouvée des affaires internationales", a-t-il lancé, toujours dans les colonnes du quotidien ce lundi. 

Il regrette notamment une réforme des retraites "imposée contre le peuple", et favorise une politique d'équilibre et de mesure, qu'il oppose frontalement à la surenchère "sécuritaire" et "budgétaire". Pour les louanges à destination de l'actuel chef de l'Etat, on repassera. Et sur la scène internationale ? Ici, Dominique de Villepin semble être comme un poisson dans l'eau, du moins, c'est un domaine dans lequel il a baigné. Il estime par exemple que la France et l'Europe ont "manqué de fermeté pour défendre un ordre international fondé sur le droit, la justice et la dignité des peuples, le refus d'action unilatérale et de tout changement de régime imposé par les armes".

Pour lui, la diplomatie doit absolument primer sur la force, "sinon, de nombreux dangers s'annoncent", prévient-il. Il cite l'Ukraine, l'Afrique, le Proche-Orient : des zones dans lesquelles les "plus dangereux où les puissances et les nouveaux empires se sentent autorisés à utiliser la force militaire sans respecter aucune règle commune", regrette-t-il. Son "expérience des affaires internationales", et "le dialogue", pourraient s'avérer être "plus efficace que les guerres préventives et les coups de force", assure l'énarque, à moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle. Le compte à rebours est lancé.