Vote de confiance du 49.1 ou censure : Bayrou va-t-il tomber dès le 8 septembre ?

Vote de confiance du 49.1 ou censure : Bayrou va-t-il tomber dès le 8 septembre ? Menacé par une de censure liée à l'examen du budget au Parlement et par une motion promise par LFI dès la rentrée parlementaire, François Bayrou pourrait partir plus tôt que prévu : il a annoncé se soumettre à un vote de confiance à l'Assemblée nationale.

C'est une rentrée de tous les dangers pour François Bayrou, et le pire d'entre tous est celui d'une censure. Un risque que le Premier ministre a décidé de prendre à bras-le-corps en organisant en se soumettant à un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre lors d'une session extraordinaire. Une mesure permise par l'article 49.1 de la Constitution et actée avec le président de la République dans la soirée du 24 août. François Bayrou engagera donc sa responsabilité et celle de son gouvernement sur la question du budget, avant même que les députés ne fassent leur rentrée officielle.

Une décision qui risque de précipiter le départ du Premier ministre, car plusieurs forces de l'opposition ont annoncé qu'elles censureraient le gouvernement si le budget 2026 restait le même que celui présenté le 15 juillet dernier par François Bayrou. Lors du vote de confiance, François Bayrou devra obtenir le soutien de la majorité de l'Assemblée nationale pour rester à Matignon. Le cas échéant, il devra démissionner.

Bayrou renversé le 8 septembre ?

Sauf surprise, les élus de La France insoumise voteront contre le vote de confiance au gouvernement Bayrou. Tout comme les députés écologistes. Ces deux familles politiques soutiennent dès à présent l'idée d'une censure du Premier ministre, LFI avait même promis de déposer une motion de censure dès la rentrée parlementaire du 23 septembre persuadée de pouvoir "faire tomber le gouvernement". Une procédure qui ne sera peut-être pas nécessaire si le gouvernement ne survit pas au vote de confiance. Ce sont donc déjà 109 voix contre le Premier ministre. La majorité absolue étant fixée à 287 (3 des 577 sièges étant vacants).

Reste à savoir quelle position adopteront les élus du Parti socialiste (PS) d'une part et ceux du Rassemblement national (RN) d'autre part. "Le gouvernement doit reculer faute de quoi il sera censuré", a pour l'heure assuré le patron du PS Olivier Faure.

Difficile pour les parlementaires de soutenir le Premier ministre puis de le sanctionner sur le seul sujet du budget. La logique voudrait donc que les forces politiques enclines à voter une motion de censure décident de ne pas accorder leur confiance à François Bayrou. Théoriquement, le Premier ministre devrait pouvoir compter sur le soutien des élus du socle commun, c'est-à-dire ceux du camp présidentiel et ceux du parti Les Républicains, soit 210 élus.

Quant à l'extrême droite, elle a annoncé qu'elle ne voterait pas la confiance, mais peut encore s'abstenir sur ce vote de confiance. Le RN est en tout cas disposer à la censure lors de l'examen du budget, il compte présenter "un contre-budget" et prévient : si François Bayrou "ne nous entend pas, nous n'aurons pas peur d'appuyer sur le bouton de la censure" comme avancé par la députée de Gironde Edwige Diaz sur BFMTV le 23 août et son collègue de l'Yonne Julien Odoul sur Franceinfo deux jours plus tard.

Si les 66 députés socialistes et les 123 élus du RN votent contre la confiance au Premier ministre, ce dernier sera sur d'être renversé avec 298 voix contre lui. Mais en cas d'abstention de tous les députés d'extrême droite ou d'une grande majorité des députés d'extrême droite, alors il est possible que les voix du bloc centriste et de LR le maintiennent au pouvoir... En attentant le budget !

François Bayrou espère encore pouvoir trouver un accord, ou plutôt pousser les forces politiques à un accord sur le budget 2026 sur un texte respectant la nécessite de faire près de 44 milliards d'euros d'économie. D'autres élus que les socialistes et les lepénistes se sont dits prêts à censure le gouvernement Bayrou sur l'actuel budget 2026. C'est le cas des élus du groupe Liot assez indépendants, mais plus souvent en accord avec la politique gouvernementale. Membre de ce groupe et rapporteur général du budget, Charles de Courson a jugé sur Franceinfo le 25 août qu'en l'état, "le projet de budget est invotable et qu'il y aura une motion de censure". Il faut aussi ajouter les voix des 17 élus communistes et des 15 députés ciottistes alliés du RN. Ce sont donc  jusqu'à 353 députés qui pourraient vote contre la confiance au gouvernement.

Dernières mises à jour

17:46 - Le RN votera contre la confiance

Marine Le Pen vient de l'annoncer sur son compte X : "rançois Bayrou n’a visiblement pas compris que les Français ont pleinement conscience de la crise économique et financière dans laquelle est plongé notre pays après huit années de macronisme, crise qui s’ajoute à tant d’autres échecs mettant en péril la survie même de notre nation. C’est justement parce qu’ils ont compris la gravité de la situation que nos compatriotes refusent les mesures du Premier ministre, aussi injustes qu’inefficaces. [...] Nous voterons évidemment contre la confiance au gouvernement de François Bayrou. Seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin, celui du redressement avec le Rassemblement national".

17:21 - Un vote contre ou une abstention pour le RN ?

"François Bayrou vient d’annoncer la fin de son gouvernement, miné par son immobilisme satisfait", a déclaré Jordan Bardella sur X en réaction à l'annonce de François Bayrou. Il assure que "jamais" le Rassemblement national "ne votera la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir le peuple français". Il ne précise cependant pas s'il votera contre ou s'il s'abstinedra. Dans le premier cas, le renversement du gouvernement est d'ores et déjà acté. Dans le second, l'avenir du Premier ministre dépendrait d'une minutieux décompte pouvant se jouer à quelques voix près.

17:17 - "Nous voulons un autre gouvernement" assure le PCF

"Comment accorder sa confiance à une majorité qui a un tel bilan, qui a fait tant de mal depuis 2017 ?" a réagi Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste sur X après la conférence de presse de François Bayrou. "Nous voulons une politique capable de répondre aux urgences sociales, climatiques. Nous voulons un pacte d'avenir pour la France. Nous voulons un autre gouvernement", ajoute-t-il indiquant sans équivoque que le parti voteront contre le gouvernement lors du vote de confiance.

17:14 - LFI votera contre le gouvernement lors du vote de confiance

Aussitôt l'annonce du vote de confiance faite, LFI a réagi. Le coordinateur national du parti, Manuel Bompard, a annoncé que les "les parlementaires insoumis voteront le 8 septembre pour faire tomber le gouvernement". L'élu a également salué "une première victoire de la puissance de la mobilisation qui se prépare pour le 10 septembre". Dans son sillon, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée, Mathilde Panot, "ne voit pas comment François Bayrou pourrait sortir grandi de ce vote de confiance" à moins d'avoir le soutien de l'extrême droite et assure que si le Premier ministre s'était plié à un vote de confiance lors de son arrivée à Matignon "il ne serait déjà plus Premier ministre".

17:02 - François Bayrou va demander un vote de confiance à l'Assemblée nationale

Le Premier ministre François Bayrou sollicitera un vote de confiance à l’Assemblée nationale, conformément à l’article 49.1 de la Constitution. Selon BFMTV, ce scrutin devrait se tenir le 8 septembre. Il permettra à François Bayrou de mesurer le soutien des députés à son gouvernement, alors qu’il fait face à une motion de censure déposée par les élus de La France Insoumise (LFI) à la suite de ses annonces budgétaires.