Trump peut-il faire plier Nétanyahou sur Gaza ? L'appel à l'aide de 550 hauts responsables israéliens
Donald Trump entendra-t-il leur appel ? D'anciens généraux de Tsahal, trois ex-chefs d'état-major et plusieurs anciens chefs du Mossad, service de renseignement israélien, ont signé un appel pour demander à Donald Trump de faire pression sur le Premier ministre israélien. Près de 600 signataires, parmi lesquels figurent d'anciens responsables du Mossad (chargé du renseignement extérieur) et du Shin Bet (chargé du renseignement intérieur), demandent de mettre fin à la guerre à Gaza.
Le courrier du mouvement des Commandants pour la sécurité d'Israël (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, a été rendu public dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 août. La guerre à Gaza n'est plus une guerre juste et "conduit Israël à perdre son identité", a averti Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, dans une vidéo diffusée pour accompagner la publication de ce courrier, cité par Le Figaro.
Un appel à guider Nétanyahou "dans la bonne direction"
"Nous vous demandons de mettre fin à la guerre à Gaza. Vous l'avez fait au Liban. Il est temps de le faire à Gaza également", ont-ils plaidé auprès de Donald Trump. Selon les membres du CIS, Tsahal a déjà atteint deux de ses objectifs : démanteler les formations militaires et le gouvernement du Hamas. "Le troisième, le plus important, ne peut être atteint que par un accord : ramener tous les otages chez eux", ont-ils ajouté. En s'appuyant sur leur expérience professionnelle, ces hauts responsables israéliens estiment que le Hamas ne représente plus une menace stratégique pour Israël. "Votre crédibilité auprès de la grande majorité des Israéliens renforce votre capacité à guider le Premier ministre Nétanyahou et son gouvernement dans la bonne direction" ont ajouté les signataires à l'attention de Donald Trump.
Interrogé par Le Monde, l'ancien ambassadeur Jeremy Issacharoff, l'un des porte-paroles de la lettre ouverte, a estimé que "les dommages causés au Hamas ont été significatifs. Mais le recours à la force n'a pas apporté de libération d'otages". Le CIS est un mouvement apolitique qui existe depuis près de vingt ans. Il a pris position pour la solution à deux États et contre la volonté d'annexion de la Cisjordanie par Israël. Plusieurs de ses membres ont déjà critiqué l'action du gouvernement. En 2023, les Commandants pour la sécurité d'Israël s'étaient mobilisés contre le projet de réforme judiciaire voulu par Nétanyahou.
Le Premier ministre demande de "rester unis"
De son côté, le Premier ministre israélien a annoncé, lundi 4 août, qu'il donnerait des "instructions cette semaine" à l'armée sur la poursuite de la guerre à Gaza. "Nous devons continuer à rester unis et à nous battre ensemble pour atteindre les objectifs de la guerre que nous nous sommes fixés : vaincre l'ennemi, libérer nos otages et garantir que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël", a énuméré Benyamin Nétanyahou, cité par L'Express. Quelques jours après la publication par le Hamas et par le Djihad islamique de trois vidéos d'otages israéliens très affaiblis, le Conseil de sécurité de l'ONU va tenir une réunion d'urgence, mardi 5 août.