Marine Le Pen déçue de son entretien avec Sébastien Lecornu, elle parle d'une dissolution

Marine Le Pen déçue de son entretien avec Sébastien Lecornu, elle parle d'une dissolution La patronne des députés du Rassemblement national a rencontré le Premier ministre le 17 septembre et elle n'est définitivement pas convaincue. Elle regrette un manque de "cohérence" et parle déjà d'une dissolution.

Marine Le Pen attend des réponses du Premier ministre. Elle a rencontré Sébastien Lecornu à Matignon le mercredi 17 septembre et était sortie de ce rendez-vous en estimant que "pour l'instant, ses intentions restent des intentions". Mais après plusieurs jours, ses propos sont plus durs. Dans un entretien accordé au JDD, samedi 20 septembre, elle assure avoir "trouvé que tout cela manquait cruellement de cohérence".

Alors que les partis d'opposition attendaient des réponses de leur rencontre avec le Premier ministre, ils sont tous sortis en restant sur leur faim, et Marine Le Pen ne fait pas exception : "Nous avons passé deux heures ensemble et, à la sortie, nous ne savions toujours pas quelle forme prendrait le budget qu'il s'apprête à présenter."

Il faut dire que la question du budget est primordiale en ce moment. Pour être dans les temps, il doit être bouclé à l'automne, mais on ne sait pas encore de quelle manière, et surtout avec quelle équipe gouvernementale le Premier ministre compte trouver les fameux 44 milliards d'Euros d'économie.

La députée du Nord n'est tout de même pas convaincue par les quelques éléments qu'on connaît déjà. "Si l'on se contente de mesurettes, ou pire, si l'on ressort les vieilles ficelles socialistes qui consistent toujours à taxer les Français, cela ne passera pas", faisant référence à la taxe Zucman, réclamée par la gauche. "Tout le débat se concentre sur cette mesure floue, et on ne parle plus de l'essentiel, c'est-à-dire des économies, qui passent par la réduction de l'immigration, de notre contribution à l'UE, des fraudes et du train de vie de l'État", plaide Marine Le Pen.

La dissolution comme seule solution ?

Ce discours n'est donc pas signe de stabilité politique. Vu la composition de l'Assemblée nationale, le futur gouvernement devra avoir l'aval de la gauche, ou de l'extrême droite pour tenir. Si ces deux groupes ne sont pas convaincus, le gouvernement ne tient pas, comme cela s'est passé pour Michel Barnier et François Bayrou.

Si le projet de Sébastien Lecornu ne convainc pas, ça sera donc la chute d'un troisième gouvernement en moins d'un an et pour Marine Le Pen, il n'y aura "pas d'autre issue" que la dissolution de l'Assemblée nationale. Il faut dire que le Rassemblement national a de fortes chances d'augmenter encore son nombre de députés, ce qui explique pourquoi ce parti plaide pour la dissolution.

"De Gaulle est allé jusqu'à sa propre démission en 1969", rappelle Marine Le Pen. "Emmanuel Macron n'aura pas cette force d'âme, mais il devrait au moins avoir le courage de dissoudre. Sinon, il fait quoi ? Il dure. Et durer, c'est du rodéo : rester sur le cheval sans savoir où aller", estime enfin la députée.