Mort de Zyed et Bouna : Estrosi et Maréchal-Le Pen se lâchent
Le jugement rendu hier sur l'affaire Zyed et Bouna avec la relaxe des deux policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger prend une dimension politique. Car derrière la décision du tribunal correctionnel de Rennes, il y a la colère des proches des deux enfants morts électrocutés à l'issue d'une course-poursuite avec les forces de l'ordre, mais aussi la question de la fracture sociale encore tangible dans les banlieues. Sur ce terrain sensible, Christian Estrosi a tenu des propos étonnants ce mardi 19 mai sur iTélé, considérant que "les familles n'ont qu'à éduquer leurs enfants et faire en sorte qu'ils ne soient pas des délinquants". Et lorsque le journaliste lui fait remarquer que les deux enfants, qui ont simplement fui en voyant la police pour éviter un contrôle, n'avaient à priori rien à se reprocher, le maire de Nice s'emporte : "Mais de quoi parlez-vous ? Ils étaient bien en excès de vitesse !". Zyed et Bouna avaient 15 et 17 ans. Christian Estrosi semble avoir confondu cette affaire avec celle de Villiers-Le-Bel, survenue en 2007. A l'époque, deux adolescents avaient heurté avec leur moto un véhicule de la police, entraînant leur mort. Le drame avait conduit la justice à poursuivre les fonctionnaires de police pour homicide involontaire et avait été à l'origine des émeutes dans la ville.
Hier, dans l'après-midi, c'est le tweet de Marion Maréchal-Le Pen qui avait suscité la polémique. La parlementaire, elle, ne semble pas se tromper d'affaire. "Ce verdict prouve que la racaille avait bien mis la banlieue à feu et à sang par plaisir et non à cause d'une bavure policière". La jeune députée frontiste, constatant que son message sur Twitter était très critiqué, a même pris la parole pour s'en justifier. "Il semblerait que j'ai de nouveau soulevé le coeur des vierges effarouchées de la République car j'ai traité de racailles les émeutiers de 2005. Je ne m'excuse pas, je le revendique, même si je dois être la dernière avec mes amis du Front national à utiliser les mots justes pour qualifier la réalité".
Ce verdict prouve que la racaille avait bien mis la banlieue à feu et à sang par plaisir et non à cause d'une bavure policière. #ZyedetBouna
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 18 Mai 2015
EN VIDEO - Une centaine de personnes se sont réunis à Bbigny à la suite de la relaxe des policiers prononcée par le tribunal de Rennes.