Graciée, Jacqueline Sauvage est sortie de prison
[Mis à jour le 28 décembre 2016 à 18h50] Le président François Hollande, qui avait dans un premier temps accordé le 31 janvier 2016 une grâce partielle à Jacqueline Sauvage (lui permettant ainsi de présenter sans attendre la fin de sa période de sûreté une demande de libération conditionnelle), est finalement revenu sur sa décision ce mercredi 28 décembre. Le chef de l'État a en effet décidé de lui accorder "une remise gracieuse du reliquat de sa peine". Dans un communiqué, François Hollande a déclaré que "la place de Madame Sauvage n'était plus aujourd'hui en prison, mais auprès de sa famille".
VIDEO. François Hollande accorde une grâce totale à Jacqueline Sauvage
Fin de détention immédiate
"Cette grâce met fin immédiatement à sa détention", a-t-il également précisé sur Twitter. Madame Sauvage avait été condamnée en octobre 2014, puis en appel le 3 décembre 2015, à 10 ans de prison pour avoir tué son mari après 47 ans de violences conjugales. Interrogée par BFM TV, Pascale Boistard, ancienne secrétaire d'État chargée des droits des femmes, affirme que François Hollande a pris cette décision "en son âme et conscience". Une décision qui a, selon elle, pu être prise au vu de la stagnation du dossier. La libération de Jacqueline Sauvage est intervenue peu avant 19h, après l'accomplissement de formalités administratives a expliqué le parquet.
J'ai décidé d'accorder à Jacqueline Sauvage une remise gracieuse du reliquat de sa peine. Cette grâce met fin immédiatement à sa détention.
— François Hollande (@fhollande) 28 décembre 2016
Cette grâce présidentielle survient quelques semaines après une demande de "grâce totale", déposée au début du mois de décembre à l'Élysée par les filles de Jacqueline Sauvage, tout juste une semaine après le rejet en appel de sa demande de libération conditionnelle, survenu le 24 novembre dernier. Les trois filles de Jacqueline Sauvage faisaient part au président de leur désespoir, mais également de leur inquiétude pour leur mère. À leur demande était jointe une pétition signée par plus de 300 000 personnes.
"J'en pleure, c'est merveilleux"
Le comité de soutien de Jacqueline Sauvage se réjouit à présent de la bonne nouvelle qui survient au lendemain de l'anniversaire de la principale intéressée. Cela fait quatre ans que Jacqueline Sauvage était derrière les barreaux. "Je l'ai eu au téléphone à peine une heure avant que la nouvelle ne tombe et elle ne s'y attendait pas du tout. Elle m'a seulement dit qu'elle était submergée de courriers et de marques d'attentions à son égard et que sa cellule allait bientôt devenir trop petite pour toutes les contenir", s'est confiée Janine Bonaggiunta, l'une ses avocates, à L'Express. De son côté, sa seconde avocate, Me Nathalie Tomasini, s'est dite "terrassée par la joie et l'émotion". "Je suis tellement heureuse, c'est le résultat d'un an de travail acharné", a-t-elle confié à Ouest-France. "C'est un très très grand bonheur. J'en pleure, c'est merveilleux. On y croyait sans y croire. Un merci infini au président de la République", a pour sa part déclaré Carole Marot, l'une des filles de Jacqueline Sauvage, contactée par Franceinfo.