Chasse aux roms : "Ils volent des enfants", la délirante rumeur

Chasse aux roms : "Ils volent des enfants", la délirante rumeur ROMS - Les autorités publiques font face à une poussée de violences à l'encontre de roms, ces derniers jours, en banlieue parisienne. Des exactions seraient connectées à des rumeurs ahurissantes.

Le parquet de Bobigny a dû publier un communiqué de presse, mardi soir, pour s'alarmer de la recrudescence de faits violents visant des roms vivant en Saine-Saint-Denis. Les autorités judiciaires ont dénoncé "une série d'actes de violences à l'encontre de membres de la communauté rom, tout autant que des actes de riposte de ceux-ci". 19 personnes ont été placées en garde à vue, dans la soirée, "pour des faits de violences volontaires, dégradations par incendie et participation avec arme à un attroupement survenu dans la soirée du 25 mars". Depuis le 16 mars, les policiers constatent une escalade de tensions, de heurts et d'agressions dans le département, principalement à Clichy-sous-Bois et Bobigny.

Les services de police, comme le procureur, ont identifié les motivations qui pousseraient les agresseurs à s'en prendre à la communauté rom : "une psychose", selon le commissaire de Clichy-sous-Bois-Montfermeil, qui s'est installée au sujet d'enlèvements d'enfants totalement imaginaires. La préfecture de police de Paris insiste : "Les rumeurs de kidnapping d'enfants avec une camionnette sont totalement infondées. Aucun enlèvement n'est avéré. Ne relayez plus cette fausse information, n'incitez pas à la violence", peut-on lire dans un message publié sur Twitter.

Depuis quelques jours, des messages alarmants et inventés sur des exactions commises par des roms circulent sur les réseaux sociaux et via messageries de courriel. Certains, envoyés à des parents dont les enfants jouent dans un club de foot du département, font état d'"enfants qui ont failli se faire enlever par une camionnette blanche". Ce message incitait même les parents à "prendre (leurs) dispositions pour être présent aux abords du terrain à la fin de l'entraînement pour récupérer les enfants". Des allégations, rappelons-le, dénuées de tout fondement.