Pour bien vieillir, les baby-boomers privent les plus jeunes d'un bien précieux
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Pour bien vieillir, les baby-boomers privent les plus jeunes d'un bien précieux

Les baby-boomers font globalement le choix de rénover leur logement pour leurs vieux jours. Etonnamment, cela a de lourdes conséquences.

Avec le vieillissement de la population, les différentes générations sont aujourd'hui nombreuses. Il y a les célèbres baby-boomers, nés dans les années qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis s'enchaînent les générations X,Y et Z. Après la génération Alpha, la Beta vient de voir le jour en 2025. Elles doivent toutes cohabiter ensemble, mais sur le plan du logement, ce sont actuellement les baby-boomers qui peuvent poser problème.

Ces derniers ne veulent majoritairement plus déménager. Ils représentent plus d'un tiers des propriétaires selon Eric Finnigan, vice-président des données démographiques chez John Burns Research and Consulting, auprès de Fortune. Plus de la moitié d'entre eux n'ont, en plus, plus de prêt immobilier à rembourser, alors qu'actuellement les taux de prêts ont explosé. Ils n'ont pas de raison financière de changer de domicile et préfèrent améliorer et adapter leur logement actuel pour bien vieillir dedans. Ils sont ainsi nombreux à dépenser de l'argent pour des allées accessibles aux fauteuils roulants, davantage d'éclairages, des barres d'appui ou encore des douches à l'italienne.

Alors que leurs enfants ne vivent plus sous leurs toits, ils ont donc les maisons les plus spacieuses. Une analyse de la société de courtage immobilier Redfin publiée en 2024 révèle que les baby-boomers qui n'ont plus d'enfant chez eux possèdent pourtant 28% des plus grandes maisons, avec trois chambres ou plus, aux Etats-Unis. Certains ont même plusieurs biens, qui sont le plus souvent occupés par un locataire, un usufruitier, ou sont des résidences secondaires.

Ainsi, ils gardent des maisons qui pourraient intéresser la génération Y, appelée aussi les "millennials", qui ont environ entre 30 et 45 ans aujourd'hui. Ces derniers, qui ont des enfants à charge, ne possèdent que 14% des grandes maisons. Selon cette analyse, la situation a évolué car dix ans en arrière, les jeunes parents étaient tout aussi susceptibles de posséder une grande maison que les générations plus vieilles.

Même s'ils font face à un marché de l'immobilier plus difficile, les millennials ne se laissent pas faire : "Le bras de fer générationnel entre les millennials et les baby-boomers s'est poursuivi cette année, les millennials rebondissant pour capturer la plus grande part des acheteurs de maisons", a déclaré l'économiste Jessica Lautz.

La situation pourrait-elle évoluer dans quelques années, quand les baby-boomers seront moins nombreux ? Ce n'est pas sûr. Selon une étude française d'Hexagone, jusqu'à 3 millions de résidences principales pourraient être libérées sur la prochaine décennie, notamment suite aux décès de baby-boomers. Cependant, cela n'aura en fait qu'un faible impact sur l'offre de logement : chaque décès ne se traduit pas par la vente d'un bien et ceux libérés ne seront pas forcément dans les zones les plus demandées.