Incendie dans l'Aude : encore des fumées, la menace du feu persiste

Incendie dans l'Aude : encore des fumées, la menace du feu persiste L'incendie qui s'est déclenché dimanche 29 juin dans l'Aude est désormais "fixé", mais reste sous "surveillance très active", préviennent les autorités.

Il s'agissait "du premier gros feu de l'année" selon le préfet de l'Aude. Dimanche 29 juin, un violent incendie a ravagé près de 400 hectares dans le massif des Corbières. Ce lundi 30 juin, Christian Pouget a annoncé sur BFMTV que le feu avait été "fixé dans la nuit". "Il n'y a plus de flammes, mais une vigilance importante pour intervenir sur des fumées résiduelles reste encore ce matin avec un nombre important de pompiers qui sont toujours engagés sur le terrain", a affirmé le préfet, soulignant que "la bataille a duré une bonne partie de la nuit".

L'incendie dans l'Aude a consumé près de 400 hectares de végétation dans le massif des Corbières. Ce lundi matin, quatre foyers ont pu être maîtrisés, tandis que trois autres restaient, à l'aube, "sous surveillance très active", ont indiqué les pompiers sur place. Ils précisent que ces derniers "peuvent reprendre", en raison des températures caniculaires combinées à la sécheresse des broussailles. Le vent était quasiment tombé dans la matinée, limitant le risque de propagation. En tout, 400 pompiers restent mobilisés sur le terrain, après avoir été "plus de 600 au plus fort de l'incendie", a souligné le Service Départemental d'Incendie et de Secours. Ils sont soutenus par trois Canadairs, également prêts à intervenir si nécessaire.

Un brasero à l'origine du feu 

Selon le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, "un barbecue, qui était transporté sur l'autoroute, derrière un véhicule, sur une remorque" serait à l'origine de l'incendie, a-t-il indiqué dimanche soir depuis Beauvau, rapporte Ici Occitanie. D'après les premiers éléments de l'enquête, le responsable serait un commerçant revenant d'un marché. Il ne se serait pas aperçu que son brasero n'était pas complètement éteint. Résultat : des braises projetées sur une douzaine de kilomètres, provoquant pas moins de sept départs de feu.

Un homme a été interpellé dimanche soir et placé en garde à vue pour "destruction involontaire par incendie de bois et forêt", a précisé à l'AFP le procureur de Narbonne, Éric Camous. L'enquête devra déterminer s'il s'agit d'une "erreur humaine" ou "d'un accident mécanique" d'après le procureur. Pour le commandant Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, il ne fait guère de doute : "C'est une faute d'inattention et de négligence, parce qu'on est sur un cadre méditerranéen très sensible et disponible à tout embrasement", a-t-il réagi sur BFMTV.

Une centaine de personnes évacuées

Le feu le plus "préoccupant" s'est déclaré dans le secteur de Bizanet, où 180 hectares sont partis en fumée, a précisé Amélie Trioux, directrice de cabinet du préfet. Une centaine de personnes ont été évacuées par précaution, notamment les campeurs de Bizanet et les occupants de l'abbaye de Fontfroide. La mairie de la commune a ouvert une salle communal pour accueillir les personnes évacuées. Au moins neuf sapeurs-pompiers ont été légèrement blessés (victimes de coups de chaud, des fumées et pour l'un d'entre eux d'une chute), rapporte Libération.

La violence de l'incendie a même contraint à la fermeture de l'autoroute A61 entre Narbonne et Lézignan-Corbières, après que le feu a sauté les voies. L'axe a était rouvert ce lundi matin, selon Vinci Autoroute. Les routes départementales 613 et 503 sont également fermé. "A 23h30, celles-ci sont toujours fermées et le resteront", a affirmé la préfecture. Alors qu'une canicule frappe la quasi-totalité du pays, une distribution d'eau a été mise en place pour les automobilistes piégés dans les bouchons. Météo-France attend "des pointes à plus de 40 °C dans le Narbonnais et les Corbières maritimes".