La Sicile bientôt reliée au continent ? Le projet fou de l'Italie à 13,5 millions d'euros
Le plus long pont suspendu au monde. Voilà ce que souhaite construire l'Italie, rien que ça. En effet, nos voisins envisagent de relier la Sicile au continent en construisant un immense pont au-dessus du détroit de Messine. Ce projet faramineux est prévu pour 2032 et le gouvernement transalpin devrait bien donner son accord ce mercredi, pour un projet estimé à plus de 13,5 milliards d'euros. Il s'agit là d'une "page historique" de l'histoire du pays qui s'écrit se félicite le vice-Premier ministre Matteo Salvini.
Cet ouvrage exceptionnel de 3 kilomètres est conçu avec deux câbles tendus entre deux tours de 400 mètres de haut, et une portée suspendue de 3 300 mètres, une première dans le monde entier. Ce pont pourra accueillir deux voies ferrées (au centre) et trois voies de circulation de chaque côté... s'il voit le jour. En effet, le projet date de plus de 50 ans et a été reporté plusieurs fois. Si certains apparaissent comme sceptiques vis-à-vis du consortium en charge du projet, Eurolink, cette nouvelle tentative semble être la bonne.
Croissance économique et emplois promis
Si cela peut paraître étonnant, le coût de la construction de ce gigantesque pont fait partie du budget de la Défense italienne. Le pays n'a eu d'autre choix que d'augmenter ses dépenses dans le secteur pour parvenir au seuil des 5 % de son PIB, et arriver à l'objectif fixé par Donald Trump. Une mesure, acceptée par les autres membres de l'Otan.
Au total, 32 pays se sont accordés pour consacrer 5 % de leur PIB à la Défense. Du moins, les alliés ont consenti à un effort extrêmement important, notamment pour certains d'entre eux. Et le président des Etats-Unis les a prévenus : les Américains resteront impliqués dans l'Alliance si et seulement si les budgets de défense augmentent. Voilà pourquoi, l'Italie n'a pas vraiment eu le choix. Sur ces 5 %, 3,5 % doivent être liés directement aux Armées, mais le reste, 1,5 %, peut être alloué à des domaines "liés à la défense", ce qui est bien plus flou.
L'Italie croise les doigts pour que cet ouvrage historique rentre bien dans cette catégorie. Pour justifier la construction du pont, le gouvernement italien assure qu'il apportera croissance économique et emplois à deux régions qui font partie des plus pauvres du pays : la Sicile et la Calabre. Matteo Salvini a d'ores et déjà promis des "dizaines de milliers d'emplois" liés à la construction du pont.