Bijoux volés au Louvre : images, valeur, histoire... Ce que l'on sait des pièces dérobées

Bijoux volés au Louvre : images, valeur, histoire... Ce que l'on sait des pièces dérobées Diadèmes, parures de bijoux et accessoires... Huit joyaux de la Couronne ont été volés au Louvre. Un butin d'une "valeur inestimable" que l'on peut tout de même chiffrer à plusieurs millions d'euros.

La collection des joyaux de la Couronne a été dépouillée de huit bijoux d'une "valeur inestimable",  tant patrimoniale que pécuniaire. Le cambriolage du musée du Louvre, survenu dans la matinée du dimanche 19 octobre, s'est soldé par le vol de plusieurs pièces de la collection de Napoléon et de l'impératrice Joséphine qui étaient toute entreposées dans la galerie d'Apollon. Ces huit objets rassemblent des milliers de diamants et d'autres pierres précieuses comme des émeraudes ou des saphirs. Les cambrioleurs ont jeté leur dévolu sur des parures et des diadèmes :

  • Le diadème de la parure de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense, composé que diamants et de saphirs de Ceylan et obtenu par le Louvre en 1985 après avoir été, pendant longtemps, la propriété de la branche d'Orléans.
  • Le collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense, composé des mêmes pierres et acquis par le Louvre en même temps que le diadème.
  • Une boucle d'oreille issue d'une paire de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense.
  • Le diadème de l'Impératrice Eugénie, composé de perles d'Orient, de diamants et d'argent. Le joyau avait été vendu en 1887 et offert au Louvre en 1982 par la Société des Amis du Louvre.
  •  Le collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise, composé d'or, de diamants et d'émeraudes. Le bijou avait été offert à Marie-Louise par Napoléon pour leur mariage et a été acquis par le musée avec l'aide de la Société des Amis du Louvre en 2004. Il compte 32 émeraudes, dont 10 imposantes en poire et 1 138 diamants. 
  • Une paire de boucles d'oreilles de la parure en émeraudes de Marie-Louise.
  •  Une broche, dite broche reliquaire, faite d'or et de diamants. L'objet datant de 1855 a été affecté au Louvre en 1887 au moment de la vente d'une grande partie des joyaux de la Couronne précise la Tribune de l'Art. Le nom de la broche peut venir du fait qu'elle est composée de pierres ayant été offertes ou ayant eu d'autres utilités avant d'être serties dans cet objet. La broche se compose d'une rosace de sept diamants autour d'un solitaire central.
  • Un grand nœud de corsage de l'impératrice Eugénie, composé d'or, d'argent et de diamants. Vendu en 1887, l'accessoire a été acquis par le Louvre en 2008.

Les malfaiteurs ont également volé un neuvième joyau, la couronne de l'impératrice Eugénie faite d'or, de diamants et d'émeraudes, mais ils l'ont égarée dans leur fuite. La couronne, qui était le plus gros bijoux du butin - elle mesure 13 cm de haut pour 15 cm de large et se compose de 1 354 diamants, 1 136 roses et 56 émeraudes - a été retrouvée endommagée, mais complète à l'extérieur de musée.

Un butin de quelques dizaines de millions d'euros

Si le caractère "inestimable" des huit biens volés a été maintes fois rappelé, les bijoux dérobés ont une valeur chiffrée qui est encore en cours d'estimation, mais qui serait de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'euros selon la Tribune de l'Art. Un prix qui pourrait avoir été la source de motivation des voleurs, mais il y a peu de chance que la vente des joyaux rapporte autant. Ces œuvres du 19e siècle, issue de la collection de Napoléon et répertoriées comme appartenant au patrimoine français, ne peuvent être vendues tel quel selon l'avis unanime des experts. "Une vente éventuelle ne se ferait qu'au détriment d'une casse" de chaque pièce explique maître Alexandre Giquello, commissaire-priseur et président de la Maison Drouot à BFMTV : "On casserait les pièces pour les dessertir, fondre les métaux précieux et retailler éventuellement les pièces" et les vendre à l'unité.

Mais le montant du butin perdrait inévitablement de la valeur, les pierres vendues à l'unité ne pouvant égaler la sommes des parures montées et serties. De plus, le démontage des joyaux est une procédure "très difficile" nécessitant la complicité d'experts. "Je pense que les malfrats ont un peu sous-estimé cet aspect très compliqué. C'est un travail assez long qui nécessite des complicités importantes", ajoute Me Alexandre Giquello.

Des joyaux plus importants laissés au Louvre

Avec le vol de ces huit joyaux, le cambriolage du Louvre a fait perdre au musée des pièces d'une grande valeur. Mais les voleurs sont passés à côte de pièces encore plus importantes et entreposées dans la galerie Apollon. C'est dans cette aile du musée que se trouvent certaines des plus gemmes les plus précieuses des joyaux de la Couronne : le Régent, le Sancy, l'Hortensia ou le Grand diamant bleu de Louis XIV. Le premier, très connu, est un diamant de 140 carats. Cette pierre imposante aurait pu être retaillée et vendue au prix fort à la différence des diamants de plus petites tailles qui ornent les parures dérobées.

Le fait que les malfaiteurs se soient dirigés vers les parures et les diadèmes plutôt que vers les joyaux plus importants est-il le signe que la motivation n'était pas tant l'argent, mais les objets en eux-mêmes ? Auquel cas, la revente des biens pourrait ne pas être l'objectif des voleurs. C'est une question à laquelle l'enquête devra répondre.