Dans ce pays très prisé des Français, les salariés vont moins travailler sans perdre d'argent
Travailler moins pour gagner autant : un slogan qui doit probablement faire s'époumoner Nicolas Sarkozy. Pourtant, ce sera bien une réalité dans un futur proche. Mais pas dans le pays anciennement présidé par "Sarko". Alors que la tendance générale est à travailler plus, surtout plus longtemps, une décision contraire est donc en passe d'être prise dans un pays particulièrement prisé par les Français, là où plus de 80 000 d'entre eux sont officiellement expatriés.
En France, les sacro-saintes 35 heures sont entrées en vigueur en 2002. Depuis, rien n'a été changé et l'Hexagone fait partie des pays de l'Union européenne où la durée légale du travail est la plus faible, avec les pays nordiques. Ailleurs, elle est plutôt autour des 40 heures par semaine, notamment au Royaume-Uni, en Italie ou encore en Espagne. Sauf que de l'autre côté des Pyrénées, la donne va bientôt changer.
Si les Français traversent la frontière du sud-ouest, c'est davantage pour le cadre de vie que pour le pouvoir d'achat. Et très bientôt, ceux qui y travaillent vont pouvoir profiter d'une nouvelle mesure qui va diminuer leur temps de travail hebdomadaire, sans aucune perte de salaire.

Le gouvernement espagnol a en effet lancé une grande réforme pour baisser, progressivement, la durée de 40 à 37,5 heures par semaine. Cela se ferait en deux temps : d'abord passer à 38,5 heures sur la deuxième moitié de l'année 2024 puis à 37,5 heures à compter de 2025. Cette mesure permettrait à 12 millions de salariés du privé de travailler moins longtemps, les fonctionnaires étant déjà aux 37,5 heures.
A ce stade, aucun accord n'a encore été trouvé entre les syndicats et le patronat, chargés de définir les modalités de mise en œuvre. Cependant, la ministre espagnole du Travail, Yolanda Diaz, veut vite faire aboutir le projet. L'objectif est d'instaurer la nouvelle durée du temps de travail hebdomadaire dès cet été.
Si deux Espagnols sur trois sont évidemment favorables à cette mesure, le Parlement, lui, est plus divisé sur la question et une majorité de votes en faveur du passage aux 37,5 heures n'est pas garantie.
Pourtant, en dépit de la durée légale du travail, les statistiques (Eurostat) montrent que les Espagnols travaillent déjà, en moyenne 36,5 heures par semaine, soit autant qu'en France (36,2)