Ce pneu d'un nouveau genre arrive en France, et grâce à lui, vous n'allez plus jamais crever
Inventée en 1887 par un vétérinaire écossais du nom de John Boyd Dunlop – lequel créera dans la foulée la société de pneus Dunlop -, la chambre à air a fait ses preuves sur tout types de véhicules. Il n'en demeure pas moins qu'une mauvaise rencontre sur la route, avec un clou ou un bout de verre pointu par exemple, et votre pneu, à défaut de voler en éclat, se retrouvera à plat. Cette péripétie est généralement suivie d'un passage au garage synonyme d'une dépense de plusieurs centaines d'euros.
Ce risque d'arriver en retard sur son lieu de travail ou à un rendez-vous ou de devoir rouler plusieurs kilomètres sur la jante – ce qu'il faut éviter au maximum pour ne pas endommager votre roue -, pourrait prochainement ne plus en être un. Depuis des années, les manufacturiers de pneumatiques à la pointe, comme Goodyear, Michelin ou Bridgestone, œuvrent sur un nouveau procédé : le pneu sans air.
Déjà testés au début du siècle sur des engins à basse vitesse, sur les grosses tondeuses par exemple, ces pneus révolutionnaires viennent de débarquer sur les routes françaises ! Fin juin, près de Douai (Nord), La Poste présentait fièrement ses trois premières camionnettes jaunes montées sur des pneus sans air. Dans les Hauts-de-France, ce sont pas moins de 40 utilitaires qui vont expérimenter pendant deux ans ces pneus "Uptis" de la marque Michelin, fabriqués en Caroline du Sud dans l'une des usines délocalisées de l'entreprise clermontoise.
Vers un remplacement des pneus classiques en 2030 ?
A première vue, ces nouveaux pneus, qui pour le moment ne font qu'un avec la jante, semblent normaux. La différence avec ceux gonflés avec de l'air se situe en fait entre la roue en aluminium et la bande de roulement du pneu, cette couche de gomme épaisse directement en contact avec la route. C'est là qu'ont été glissées des petites ailettes noires – 64 au total – issues d'un mélange de filaments de fibres de verre et de résine.
Ce sont elles qui vont jouer le rôle de la pression de l'air d'un pneu classique, aussi bien en matière de résistance aux chocs, de performance de freinage que de confort de conduite. Ce n'est pas un hasard si ces prototypes équipent des utilitaires de la Poste dans un premier temps, Michelin souhaite d'abord éprouver ses pneus sur de courts trajets effectués en ville à des vitesses assez réduites.
Mais l'ambition des fabricants de ces pneus d'un nouveau genre va évidemment au-delà de l'équipement des véhicules lents. D'autres clients sont déjà intéressés pour les tester. Et s'ils sont ensuite homologués, Michelin devra produire son "Uptis" à grande échelle. Comme ses concurrents, le fabricant français, implanté dans 18 pays, envisage la commercialisation de ses pneus sans air en 2030. C'est à dire demain ! D'ici-là, tachez de ne pas crever...