Renault : l'Etat nie avoir caché une triche sur le Captur

Renault : l'Etat nie avoir caché une triche sur le Captur Le ministère de l'Environnement apporte un démenti aux révélations du Financial Times évoquant l’omission de détails troublants dans le rapport de la commission Royal sur les tests d’émissions… Renault était particulièrement visé.

[Article mis à jour le jeudi 25 août à 15h27] Non, il n y a pas eu d'oublis, assure le ministère de l'Environnement. Le gouvernement français aurait-il volontairement caché quelques détails des tests d'émissions polluantes réalisés après l'explosion du scandale Volkswagen ? Le ministère de l'Environnement nie toute dissimulation dans un communiqué envoyé mercredi 24 août à la presse, deux jours après la publication d'un article par le Financial Times. Selon le journal britannique, le rapport publié en juillet suite aux travaux de la commission nommée par Ségolène Royal ne mentionnerait pas certains points soulevés par les tests réalisés notamment sur les véhicules Renault. Si le rapport expliquait que certains modèles de la marque française émettaient neuf à onze fois plus que les normes admises par l'Union Européenne, trois des 17 membres de la commission ont avoué au Financial Times que le rapport ne comportait pas certaines découvertes. Dans son communiqué, le ministère assure que son rapport reproduit intégralement l'ensemble des résultats obtenus, et sur la totalité du panel examiné, soit 86 véhicules testés.

Selon le journal britannique, le véhicule Renault Captur serait particulièrement concerné par ces "oublis", démentis depuis. Le petit SUV, gros succès de Renault en termes de ventes, est équipé d'un dispositif antipollution dit "piège à Nox" comme nombre de voitures diesel de Renault. Mais selon plusieurs membres de la commission, le piège à Nox du Captur pourrait se déclencher spécifiquement dans le cadre de tests d'émissions mais pas dans des conditions normales de circulation. De quoi étayer les soupçons sur un dispositif de triche semblable à celui de Volkswagen même si aucune preuve n'a été démontrée, seules des investigations complémentaires pouvant permettre de se prononcer selon les membres cités. Le Financial Times explique notamment par la voix d'un membre de la commission que le piège à Nox du Captur se purgerait massivement dans un laps de temps très court qui correspond à la phase de préparation des tests.

Dans quel but ? Cela pourrait permettre d'assurer ensuite des niveaux d'émissions réduits et donc de passer sans encombre les tests antipollution. Un logiciel intégré au véhicule serait-il capable de reconnaître les contraintes des tests pour adapter les réglages du piège à Nox ? Les membres de la commission ne peuvent s'avancer sur ce point, précisant qu'ils n'ont pas eu accès à l'ensemble des logiciels présents dans les véhicules. Ils ne peuvent toutefois écarter totalement cette hypothèse. Ces suppositions jettent le trouble sur le rapport de la commission Royal alors que l'Etat français possède 20% du capital du groupe Renault. La marque assure de son côté que ses véhicules sont "conformes aux lois et aux normes imposées". La commission Royal doit se réunir dans quelques semaines, assure le ministère de l'Environnement, ajoutant que la presse et notamment le Financial Times y sera conviée...