Dans les coulisses d'Encanto avec la productrice Yvett Merino
Les spectateurs fans de Disney vont se retrouver en plein coeur de la culture colombienne avec Encanto. Le dernier long-métrage des studios de Mickey est à découvrir le 24 novembre 2021 dans les salles de cinéma françaises. Le public y découvrira les extraordinaires pouvoirs magiques de la famille Madrigal, mais surtout le parcours semé d'embûches de Mirabel, la seule de cette incroyable lignée à ne posséder aucun don. Réalisé par Byron Howard, Jared Bush et Charise Castro Smith, ce dessin animé est rythmé par des chansons écrites par Lin-Manuel Miranda (Hamilton).
En amont de la sortie du film, nous avons rencontré la productrice d'Encanto, Yvett Merino, pour discuter des coulisses du dessin animé Disney. La productrice est revenue dans cet entretien sur la genèse du long-métrage, mais aussi sur les enjeux de représentation de la culture colombienne et les difficultés qui ont pu être rencontrées lors de la production à cause du coronavirus. Retrouvez notre interview ci-dessous.
Comment l'idée de l'intrigue d'Encanto vous est venue, et comment la préparation du film a commencé ?
Nos réalisateurs, Byron Howard et Jared Bush, ont travaillé ensemble sur Zootopie. Puis Jared Bush a écrit le scénario de Vaiana, où il a rencontré Lin-Manuel Miranda. Lorsqu'ils ont terminé ce film, Byron Howard et Jared Bush savaient qu'ils voulaient travailler de nouveau ensemble sur un film d'animation musical. Avec Lin-Manuel Miranda, ils ont décidé de faire un film qui parle de la famille et que ça soit situé en Amérique Latine. C'est comme ça que l'idée de Encanto a débuté.
C'est le premier film de Disney qui met l'accent sur la culture colombienne. Avez-vous ressenti de la pression à ce sujet ?
Oui, dans le sens où on voulait faire en sorte de représenter cette culture colombienne et d'en montrer la beauté des paysages, de la biodiversité, des gens. On voulait que le public en tombe amoureux autant que nous. Byron, Jared et Lin-Manuel sont partis en Colombie pour faire du repérage. On devait y aller aussi, à la fin du mois de mars 2020, mais on a malheureusement dû annuler notre voyage en raison de la pandémie... Du coup, on savait qu'il fallait qu'on change notre fusil d'épaule. On a rassemblé une équipe de consultants culturels spécialisés sur la Colombie, des experts en architecture, botanique, anthropologie, en costumes... On a travaillé avec eux sur beaucoup de détails, on leur faisait tout vérifier, afin de bien représenter cette culture à l'écran.

C'est la raison pour laquelle vous avez engagé des doubleurs qui ont des origines d'Amérique latine (en langue originale) ?
Tout à fait, c'est l'une des raisons. On voulait faire en sorte de raconter cette histoire de la manière la plus authentique possible, que le public ressente une véritable connexion à l'histoire qu'on raconte.
Quel a été la plus grosse difficulté rencontrée sur ce film ? Ou peut-être la scène la plus difficile à créer ?
La réponse évidente est le coronavirus. Du jour au lendemain, on est passé du travail au bureau au travail à la maison. Au départ, on pensait que ça durerait seulement quelques semaines, et puis finalement ça a été des mois et des mois, jusqu'à ce qu'on fasse le film entièrement de chez nous ! Je pense que tous les studios à travers le monde ont dû expérimenter ça à un moment ou à un autre.
Si l'on se penche sur le film en lui-même, la difficulté était qu'on s'est engagé, très tôt, à raconter l'histoire de 12 membres d'une même famille. Faire en sorte de rester sur cette ligne a parfois pu être compliqué. Souvent, dans un film d'animation, on commence avec beaucoup de personnages et on en enlève au fur et à mesure car il faut les animer. Le mérite revient à notre incroyable équipe artistique qui s'est investi autant que nous sur cette idée et qui a réussi à remplir l'écran avec cette famille incroyable.
Quel message vouliez-vous que le public, et en particulier le public plus jeune, retienne de Encanto ?
Je pense que l'on aimerait que le public retienne l'idée que les personnes qui remplissent nos vies ne sont peut-être pas ceux que l'on voit et que l'on pense être. Il y a toujours une histoire plus profonde derrière, et chacun a sa propre version des événements. J'ai grandi avec trois autres sœurs, ce film m'a poussé à avoir des conversations avec elles pour connaître leurs perspectives sur la manière dont on a grandi.

Comment s'est déroulé le travail sur les chansons, et plus particulièrement l'imbrication de chacune dans le scénario ?
On a été très chanceux que Lin-Manuel Miranda se soit investi très tôt dans le projet. Ce n'est d'ailleurs pas commun d'avoir notre compositeur qui intervient aussitôt dans un projet.Travailler et collaborer avec lui a été très important dans notre processus. On le rencontrait une fois par semaine, tous les vendredis soirs, et on parlait de l'histoire, des chansons, à quel endroit du film elles pouvaient s'insérer ou non, et il y avait beaucoup de collaboration et d'échanges.
Peut-on imaginer une suite de l'histoire des Madrigal, dans un second film d'Encanto peut-être ?
Pour le moment, on se concentre sur la sortie de ce film ! (rires) Je ne dis pas que ça n'arrivera jamais, mais pour le moment, on reste focalisé sur ce film.