Jimmy Kimmel : "le fascisme est là", les stars dénoncent l'éviction de l'animateur

Jimmy Kimmel : "le fascisme est là", les stars dénoncent l'éviction de l'animateur Depuis la suspension du "Jimmy Kimmel Live" suite à des propos de son présentateur, de nombreuses célébrités défendent la liberté d'expression.

"Tuer la parole, c'est tuer la démocratie", "sans humour, pas de liberté"... Voici les slogans qu'on pouvait lire sur l'Hollywood Boulevard ce jeudi 18 septembre. Des manifestants se sont réunis à Los Angeles pour apporter leur soutien à Jimmy Kimmel suite à son éviction. Son émission de fin de soirée, le Jimmy Kimmel Live !, a été retirée de l'antenne d'ABC pour une durée indéfinie en raison de propos de l'animateur sur la récupération politique de Charlie Kirk. 

Le 15 septembre, Jimmy Kimmel a critiqué une récupération politique des Maga de la mort de Charlie Kirk. "Nous avons connu de nouveaux moments difficiles ce week-end avec le gang Maga qui tente désespérément de caractériser ce gamin qui a assassiné Charlie Kirk comme autre chose que l'un des leurs et fait tout ce qu'il peut pour marquer des points politiques", a-t-il affirmé à l'antenne. A l'heure qu'il est, le profil du principal suspect, Tyler Robinson, ne mentionne pas une proximité avec le camp porté par Donald Trump.

Suite à l'éviction de Jimmy Kimmel, les personnalités d'Hollywood et de la télévision n'ont pas manqué de s'offusquer publiquement. A l'instar de David Letterman, qui a présenté un late show pendant plus de 30 ans a dénoncé "une tragédie". "dans un régime autoritaire, peut-être même une dictature, tôt ou tard, tout le monde sera affecté" a-t-il ajouté après avoir martelé : "On ne peut pas licencier quelqu'un parce qu'on a peur ou parce qu'on essaie de faire de la lèche à une administration criminelle et autoritaire au Bureau oval", a-t-il assuré en interview lors du Atlantic Festival de New York.

D'autres célébrités ont partagé leur colère ces derniers jours. L'acteur Ben Stiller a assuré que "ce n'est pas correct" en relayant l'information de la suspension de l'émission. L'actrice Wanda Sykes, qui devait être dans l'émission de Jimmy Kimmel cette semaine en tant qu'invité, a déclaré sur son compte Instagram : "Donald Trump n'a pas mis fin à la guerre en Ukraine ni réglé Gaza dès sa première semaine, mais il a mis fin à la liberté d'expression dès sa première année."

Même son de cloche du côté de l'actrice Sophia Bush, qui a déclaré que "le premier amendement n'existe plus en Amérique. Point final. Le fascisme est là et c'est glaçant." La comédienne Jean Smart, qui a reçu un Emmy Award cette semaine pour son rôle dans Hacks, a aussi vivement réagi, rappelant que "ce que Jimmy a dit relevait de la LIBERTÉ d'expression, pas d'un discours haineux. Les gens semblent vouloir protéger la liberté d'expression seulement quand ça fait leur affaire." 

Des menaces et pressions

Dans un communiqué de presse, Andrew Alford, président de la division diffusion de Nexstar (groupe d'affiliés), s'est offusqué des propos que l'animateur de 57 ans a tenu suite à l'assassinat de l'activiste conservateur Charlie Kirk, avant que sa suspension n'ait lieu. "Les commentaires de M. Kimmel sur la mort de M. Kirk sont offensants et insensibles à un moment critique de notre discours politique national, et nous ne pensons pas qu'ils reflètent le spectre des opinions, des points de vue ou des valeurs des communautés locales dans lesquelles nous sommes situés."

"Continuer à donner à M. Kimmel une plateforme de diffusion dans les communautés que nous servons n'est tout simplement pas dans l'intérêt public à l'heure actuelle, et nous avons pris la décision difficile d'empêcher son émission dans le but de laisser les esprits plus calmes l'emporter alors que nous nous dirigeons vers la reprise d'un dialogue respectueux et constructif ", a précisé Andrew Alford pour justifier la décision de la suspension de l'animateur.

L'éviction de Jimmy Kimmel a également été appuyée par le président de la Commission fédérale des communications (FCC), Brendan Carr, chargée de réguler les communications radio et les télécommunications. Il a d'ailleurs suggéré que son agence pourrait retirer des licences à la diffusion si aucune mesure contre Kimmel n'était prise. "Ces entreprises peuvent trouver des moyens de changer de comportement et de prendre des mesures contre Kimmel, sinon la FCC aura du travail supplémentaire à faire", a-t-il menacé, avant de saluer ce 18 septembre la suspension de Kimmel. Carr est d'ailleurs un soutien affiché de Donald Trump. 

Le président des Etats-Unis lui-même a partagé sa satisfaction suite à la suspension de Jimmy Kimmel dans un message publié sur Truth Social : "Félicitations à ABC d'avoir enfin eu le courage de faire ce qui devait être fait. Kimmel n'a AUCUN talent". Le Parisien rappelle que Jimmy Kimmel est la neuvième personnalité médiatique écartée depuis la réélection de Donald Trump. Avant lui, Matthew Dowd, analyste politique de la chaîne MSNBC, a été licencié après avoir assuré que l'assassinat de Charlie Kirk ne devait pas faire oublier les responsabilités politique de la droite américaine. Karen Atthiah, éditorialiste au Washington Post, a été privée de sa tribune, tout comme Terry Moran, correspondant d'ABC News, qui a été suspendu après un tweet critiquant un conseiller de Donald Trump.