Test Dragon Quest I/II HD-2D, un remake qui réussit son pari haut la main
Après l'effervescence qu'avait suscité le remake de Dragon Quest III en novembre 2024, Square Enix revient à la charge avec une nouvelle création vidéoludique. La société japonaise espère bien ravir ses joueurs avec son Dragon Quest I & II HD-2D, nouvel héritage modernisé de sa célèbre licence, laquelle fêtera bientôt ses 40 ans.
Si nous avions publié un test plutôt élogieux de Dragon Quest III, malgré quelques défauts gênants, que faut-il penser du nouvel opus de 2025 ? Square Enix semble avoir appris de ses erreurs pour fournir un remake plus poussé et travaillé que jamais. Dragon Quest I & II HD-2D, toujours porté par une esthétique pixelisée remarquable, propose une expérience de jeu tout à fait satisfaisante.
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Une histoire légèrement remaniée qui reste vieillotte
Si DQI et DQII sont connus pour être moins bons que leur successeur DGIII, Square Enix a su parfaitement renverser la tendance à travers ses remakes. Tandis que DGIII HD-2D péchait sur son scénario inchangé et caricatural, le nouveau jeu de 2025 profite d'une refonte bienvenue. Grâce à une modernisation poussée, le gameplay de DGI & II HD-2D gagne fortement en dynamisme.
Le scénario demeure néanmoins inchangé. Le premier opus nous laisse incarner un descendant d'Elric dont la destinée est de vaincre le diabolique Dragonlord, tandis que le deuxième décrit le retour des forces obscures dans un monde paisible, forçant un groupe de princes et princesses à sauver de nouveau l'humanité.
Comme dans les jeux Dragon Quest des années 1980, le principe est simple : les gentils sauvent le monde des méchants. Une trame scénaristique qui, parce qu'elle est dépassée et désuète, joue habilement sur la nostalgie des joueurs. Si les néophytes peuvent la considérer sans réelle profondeur, les plus anciens y trouveront une sorte de réconfort.
L'univers de Dragon Quest, pétri de légendes, de créatures féeriques, de villages médiévaux, de sorcelleries et de monstres en tout genre, conserve plus que jamais son charme à travers les remakes de Square Enix. Le RPG japonais, grâce à son esthétique en HD-2D, renforce davantage son charme intemporel.
Une qualité graphique toujours aussi plaisante
Malgré une histoire caricaturale sur de nombreux points, Dragon Quest I & II HD-2D se distingue par une réalisation visuelle remarquable. Les graphismes, toujouts conçus par la Team Asano (également derrière Octopath Traveler), impressionnent par leur richesse et leur éclat.
Chaque cité, chaque royaume, chaque grotte ou paysage naturel regorge de détails et suscite l'émerveillement. La palette de couleurs, subtilement harmonisée, et les jeux de lumière confèrent une atmosphère envoûtante, transformant chaque exploration en véritable plaisir esthétique. Les décors, variés et somptueux, ne laissent jamais indifférents. Qu'il s'agisse des villages, des forêts ou des diverses habitations peuplant le monde de Dragon Quest, l'ambiance est toujours au rendez-vous et participe indéniablement à construire des paysages splendides.
Le choix du style HD-2D apporte une touche singulière : personnages et créatures en pixel art se fondent dans des environnements en 3D modernes. Une disposition graphique d'ores et déjà présente dans le remake de Dragon Quest III, sorti en novembre 2024, et que nous avions grandement apprécié.
Des phases de combat intéressantes et dépoussiérées
Comme tout bon RPG, DQ I & II HD-2D se distingue par l'importance accordée aux phases de combat. Avec toute une flopée d'ennemis divers et variés apparaissant en travers de notre chemin au long de l'aventure, les protagonistes n'ont pas fini de dégainer leur épée. Comme toujours, les remakes de DQ I & II reposent sur un principe de tour par tour classique, avec des PV et des niveaux : tout ce qu'il y a de plus évident dans un RPG.
Grâce à un système d'exploration relativement basique, le joueur se contentant d'ouvrir quelques coffres parsemés sur la carte, il est possible de mettre la main sur des armes et armures aux propriétés différentes. DQ I & II HD-2D laisse la possibilité de personnaliser les protagonistes, lesquels verront leurs capacités de défense et d'attaque modifiées selon les décisions du joueur.
Rappelons que les phases de combat ne sont pas les mêmes selon si vous jouez au remake de Dragon Quest I ou II. Tandis que le deuxième volet met à disposition une équipe entière (laquelle est désormais constituée de quatre personnages), le premier ne vous laisse incarner qu'un combattant. Square Enix en a profité pour moderniser un peu la recette et abandonner la formule 1V1, laquelle paraît grandement désuète au XXIe siècle. Le héros de DG I HD-2D pourra donc affronter plusieurs ennemis en même temps, ce qui rajoute davantage de dynamisme et de complexité.
Le dépoussiérage est particulièrement visible dans le remake de Dragon Quest II, lequel ajoute un quatrième personnage jouable (contre seulement 3 dans le jeu d'origine), la princesse de Cannock. Si celle-ci n'est pas déblocable dès le début, cette combattant inédite vient compléter l'équipe composée de la princesse de Ruisselune, le prince de Médiévande ainsi que le prince de Cannock. Elle dispose, comme les autres, de compétences qui lui sont propres, bien qu'elles soient similaires à celles de son grand frère.
Contrairement aux années 1980 où la difficulté était franchement redoutable, les remakes de DQ I & II misent sur des combats plus équilibrés. Moins punitives, les confrontations avec les ennemis mènent plus rarement vers la mort (et heureusement). Rappelons également qu'il est possible, comme dans DQ III HD-2D, d'activer le mode Dragonnet, lequel rend les héros invincibles et facilite le gameplay.
Un remake qui dépoussière des jeux vieux de presque 40 ans
Contrairement au remake de DQ III, qui se présentait plus ou moins comme une copie identique du jeu original, DQ 1 & II HD-2D profite d'un remaniement complet dans tous les aspects du jeu. Cette modernisation, on ne peut plus bienvenue, joue sur la surprise des joueurs, lesquels seront désormais satisfaits de voir qu'une avalanche de nouveau contenu a été ajoutée aux deux épisodes de Square Enix.
Mentionnons par exemple la possibilité d'explorer les fonds marins sur la carte du remake de DQ II, étendant ainsi le temps d'exploration du joueur. Square Enix s'est plu à proposer des quêtes annexes inédites ainsi que des dialogues nouveaux entre les personnages. Enfin, certaines séquences sont entièrement doublées en anglais ou japonais, renforçant ainsi l'immersion du joueur et la puissance de l'intrigue.
Grâce à ces nouveautés, qui sont loin d'être accessoires, les remakes de DQ I & II bénéficient d'une durée de vie nettement étendue. Comptez environ 15 heures pour le premier volet, contre 40 heures pour le second, ce qui représente un temps de gameplay considérable (quitte à ce que le joueur observe une certaine redondance dans les combats et les intrigues).
Comme c'était le cas dans DQ III HD-2D, les musiques de Koichi Sugiyama ont été réorchestrées par le Tokyo Metropolitan Orchestra. Plus mélodieuses et pertinentes à l'oreille d'un joueur du XXIe siècle, celles-ci redoublent de beauté, bien qu'elles deviennent rapidement insupportables au fil de l'intrigue. En plus d'être relativement courts, les morceaux sont peu nombreux et se répètent beaucoup. Square Enix a conservé une playlist très limitée, puisqu'il n'existe qu'une musique unique pour chaque paysage (villages, grottes, forêts, combats et monde ouvert).
Finalement, Square Enix parvient à nous livrer une trilogie de jeux remaniés de sorte à ce qu'ils puissent se suivre de façon plus fluide. L'éditeur japonais a réussi son pari, pourtant ambitieux, de rendre plus dynamique des jeux vieux de presque 40 ans. Le dépoussiérage, bien trop timide pour DQ III HD-2D, s'affirme pleinement dans ces deux nouveaux remakes.
Notre conclusion
Dragon Quest I & II HD-2D s'impose comme une redécouverte enthousiasmante des deux premiers piliers de la licence de Square Enix. Avec l'appui de la Team Asano, l'éditeur est parvenu à donner une nouvelle vie à ce duo de grands classiques, en y intégrant des ajouts pertinents.
Le rendu visuel en HD-2D séduit particulièrement : à la fois somptueux et captivant, il confère au jeu une identité forte. Chaque contrée et chaque cité possède sa propre atmosphère, mêlant traditions et architectures singulières.
L'aventure se distingue par son côté dépaysant et son invitation constante au voyage. Les petites histoires secondaires, bien que brèves, enrichissent la trame principale et compensent la simplicité de l'intrigue originelle.
Grâce à un joli dépoussiérage, Square Enix a su proposer des jeux partiellement nouveaux, tant en termes d'intrigues, de dialogues et de combat. Plus dynamique, plus jeune et intéressant, DQ I & II HD-2D suscite autant la surprise que la nostalgie, un duo intrigant que nous avons beaucoup apprécié expérimenter. Sans conteste, l'éditeur japonais a relevé son défi et a su redorer l'image d'une trilogie emblématique du jeu vidéo.







