Contre la déprime et la fatigue en hiver, cette méthode sous-cotée a des "bénéfices connus et reconnus" selon un psychiatre
Ce mois de janvier, une fois les fêtes de fin d'année passées, est particulièrement propice au "blues hivernal", voire à la dépression saisonnière. Cette maladie se caractérise par les mêmes symptômes qu'une dépression "classique", à la seule différence qu'elle survient pendant l'automne et l'hiver, périodes de l'année où il y a moins de lumière. 2024 a d'ailleurs été l'année la moins ensoleillée en France depuis 30 ans, d'après Météo France. Ce manque de lumière n'est pas sans conséquence sur la santé mentale de la population.
C'est justement l'objectif de la luminothérapie. Ce traitement "consiste à reproduire par une lampe la lumière naturelle du soleil, principalement dans les périodes de l'année où on manque de luminosité", explique le Dr Guillaume Camelot, psychiatre. La luminothérapie repose sur le postulat de base que cette baisse de luminosité pendant les périodes hivernales "dérégule le cycle de la mélatonine, l'hormone qui donne le signal du besoin de sommeil", continue-t-il. Résultat : fatigue et manque d'énergie. Cela pourrait même provoquer chez certaines personnes une dépression saisonnière.

Le principe de la luminothérapie est simple : il suffit de s'exposer 30 minutes par jour à la lampe, si possible en début de matinée, pour en tirer des bienfaits, qui sont "connus et reconnus", affirme le Dr Camelot. Une étude française menée en 2019 a même conclu que la luminothérapie était aussi efficace que des antidépresseurs, et que la combinaison des deux traitements avait des bénéfices d'autant plus élevés. Elle estimait ainsi que la luminothérapie, seule ou avec des antidépresseurs, devrait être "proposée comme traitement de première intention dans la dépression saisonnière et non saisonnière".
Malgré les études qui ont prouvé l'efficacité de la luminothérapie, elle n'est aujourd'hui "pas considérée comme un traitement de première intention en France", d'après le Dr Camelot. Elle fait tout de même "partie de l'attirail thérapeutique", et est surtout indiquée contre les dépressions saisonnières légères. Mais elle n'est pas réservée aux personnes qui souffrent d'une dépression saisonnière : la luminothérapie peut être utile simplement "pour le bien-être", pour lutter contre la fatigue hivernale, et pour prévenir des maladies mentales comme la dépression. La luminothérapie est alors un traitement "complémentaire d'une psychothérapie et de changements d'hygiène de vie, et si besoin de traitements médicamenteux".
La luminothérapie présente plusieurs avantages non négligeables par rapport aux antidépresseurs : elle est simple à utiliser, s'achète en magasin sans ordonnance, et surtout, "il y a extrêmement peu de contre-indications et d'effets indésirables", précise le psychiatre.