Trop de femmes ne se font pas dépister contre le cancer du col de l'utérus - cette méthode permet d'éviter le test tant redouté

Trop de femmes ne se font pas dépister contre le cancer du col de l'utérus - cette méthode permet d'éviter le test tant redouté Plus de 3 000 cas sont diagnostiqués chaque année en France et 1 100 personnes décèdent d'un cancer du col de l'utérus.

Le cancer du col de l'utérus pourrait être éradiqué. Pourtant, en France, plus de 3 000 cas sont diagnostiqués chaque année, et 1 100 personnes en décèdent. Des vies qui pourraient être sauvées si un plus grand nombre de personnes se faisaient vacciner contre les papillomavirus (qui sont à l'origine de la presque totalité des cancers du col de l'utérus) et se faisaient dépister régulièrement. Entre 2020 et 2022, le taux de couverture du dépistage organisé contre le cancer du col de l'utérus n'était que de 59 % en France, bien en deçà des 75 % recommandés en Europe, d'après Santé publique France. L'Institut National du Cancer confirme que "plus de 40 % des femmes concernées par le dépistage ne réalisent pas, ou pas régulièrement".

De nombreuses raisons peuvent expliquer pourquoi autant de femmes ne réalisent pas ou pas assez ce dépistage : difficultés à trouver un professionnel de santé, antécédents de violences sexuelles ou gynécologiques, handicap, peur... Pour ces femmes, il existe une alternative au frottis "classique" : un auto-prélèvement vaginal. Au lieu de se rendre chez un professionnel de santé, qui va insérer un spéculum et faire un prélèvement au niveau du col de l'utérus, l'auto-test permet ainsi de faire un prélèvement soi-même, chez soi, au niveau du vagin.

Les deux méthodes sont très similaires : elles permettent de détecter la présence de papillomavirus (HPV) à haut risque. Plusieurs études ont conclu que l'auto-test est tout aussi efficace que le frottis du col de l'utérus. Mais ce dernier doit être privilégié, pour plusieurs raisons. En cas de résultat positif avec l'auto-test, un frottis classique devra forcément être réalisé. "On ne peut pas tout faire avec un auto-prélèvement. On ne peut rechercher que l'HPV", précise la Dr Anne Sophie Le Duc - Banaszuk, médecin coordinateur au centre de dépistage des cancers des Pays de la Loire. En effet, un prélèvement au niveau du col de l'utérus va permettre de détecter la présence des HPV mais lui seul va aussi analyser si les cellules sont normales ou non. Cette analyse est primordiale, notamment avant 30 ans : l'auto-prélèvement ne peut donc être réalisé avant cet âge.

Aussi, le frottis du col de l'utérus fait partie d'une consultation importante chez un professionnel de santé, qui réalisera également une palpation mammaire et un toucher vaginal. "L'objectif est que les femmes se fassent examiner", insiste la Dr Le Duc Banaszuk. Le dépistage sera ainsi l'occasion de détecter la présence éventuelle de papillomavirus à haut risque, mais aussi toute autre maladie gynécologique. C'est aussi un moment où différents sujets peuvent être abordés, comme la contraception et la prévention.

L'auto-test doit ainsi "rester complémentaire" et être réservé à certains cas particuliers : antécédents de violences, handicap physique, ou encore vaginisme, qui rendent difficile voire impossible le dépistage avec l'insertion d'un spéculum. L'auto-test est donc une alternative "intéressante" au dépistage classique pour "cibler les femmes qui ne le font pas" ou pas assez souvent, estime la spécialiste.