Chikungunya : l'épidémie continue de ralentir, mais elle n'est pas encore terminée

Chikungunya : l'épidémie continue de ralentir, mais elle n'est pas encore terminée En France métropolitaine, plus de 700 cas autochtones ont été détectés depuis début mai. Même si le nombre d'infections diminue, la période d'activité du moustique tigre n'est pas finie.

L'épidémie de chikungunya se calme enfin. Dans son dernier bilan publié le 15 octobre, Santé publique France rapportait 729 cas autochtones en métropole depuis début mai. C'est 250 cas de plus qu'il y a un mois. Le nombre de cas devrait continuer d'augmenter, puisque la période d'activité du moustique tigre, vecteur du chikungunya, dure jusque fin novembre. Mais depuis début octobre, le nombre de nouveaux cas diminue : en septembre, environ 100 cas étaient détectés par semaine, contre seulement 34 au cours de la deuxième semaine d'octobre.

Aussi, de nombreux foyers ne sont plus actifs. Plusieurs foyers importants ont été identifiés, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. C'est la ville d'Antibes qui est touchée par le principal foyer, avec 134 cas. Il s'agit du plus gros foyer jamais observé en France. 

Où les cas autochtones ont-ils été détectés cette année ?

L'ensemble des cas autochtones ont été détectés depuis juin dans ces régions : Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Corse, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, et pour la première fois en Nouvelle-Aquitaine, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire. Les principaux foyers avec le plus grand nombre de cas ont été identifiés : 

  • dans les Alpes-Maritimes à Antibes (134 cas), 
  • en Dordogne à Bergerac (96 cas), 
  • dans le Var à Fréjus (78 cas), 
  • dans les Bouches-du-Rhône à Vitrolles (46 cas),
  • en Isère à Eybens (36 cas), 
  • dans le Gard à Poulx-Caveirac (21 cas).

"Une telle précocité dans la saison d'activité du moustique et un nombre aussi élevé d'épisodes n'avaient jamais été observés jusqu'à présent", avait précisé Santé publique France dans un précédent bilan. Depuis le début de l'année 2025, plus de 1 900 cas de chikungunya (importés et autochtones) ont été détectés en métropole, dont 1000 rien qu'entre le 1er mai et fin septembre d'après Santé publique France. Les deux années précédentes, seulement une trentaine de cas avaient été déclarés, dont 0 ou 1 cas autochtone (contracté sur le territoire). Dans un communiqué de presse diffusé le 17 septembre, Santé publique France faisait état d'un "contexte inédit en France". 

Quels sont les derniers chiffres de l'épidémie à la Réunion et à Mayotte ?

L'épidémie de chikungunya est terminée à la Réunion et à Mayotte. A Mayotte, la tendance du nombre de cas est à la baisse depuis juillet et la circulation du virus est aujourd'hui faible. Mais "le maintien d’une circulation virale à bas bruit sur le territoire pourrait favoriser une reprise épidémique au début de la prochaine saison des pluies", d'après Santé publique France. Plus de 1 200 cas ont pour l'instant été détectés, et aucun décès n'a été rapporté.

A la Réunion, une baisse des indicateurs de l'épidémie est observée depuis fin avril. L'épidémie y est désormais "de faible intensité", même si le virus y circule toujours et que "des cas sont encore confirmés" d'après le dernier bilan de Santé publique France publié le 18 juin. Près de 54 000 cas ont été déclarés sur l'île depuis le début de l'année. L'épidémie de chikungunya a provoqué le décès de 27 personnes au total, qui avaient "essentiellement" plus de 65 ans et des comorbidités.

Comment se protéger du chikungunya ?

Plusieurs vaccins contre le chikungunya existent. Jusqu'alors, il n'était pas recommandé aux voyageurs de se faire vacciner contre le chikungunya. Mais dans ses recommandations 2025 aux voyageurs, le Haut conseil de santé publique a mis à jour les recommandations concernant le chikungunya.

Le vaccin Ixchiq, qui avait été contre-indiqué chez les plus de 65 ans, est à nouveau autorisé dans cette tranche d'âge, d'après l'Agence européenne du médicament. Plusieurs effets indésirables graves - dont 3 décès - avaient en effet été recensés lors de la campagne de vaccination mise en place à la Réunion début avril, d'après l'Agence nationale de sécurité du médicament. Un autre vaccin autorisé en Europe en février 2025 appelé Vimkunya, est disponible en France mais n'a pas encore fait l'objet de recommandations officielles. 

En dehors de la vaccination, le seul moyen de se protéger de la maladie est d'éviter de se faire piquer par les moustiques grâce aux répulsifs, aux moustiquaires et en portant des vêtements longs et amples. Il est recommandé de surveiller une éventuelle apparition de symptômes aux personnes qui habitent, se rendent ou reviennent de la Réunion.

Les personnes fragiles doivent être particulièrement vigilantes, notamment celles qui souffrent de maladies chroniques, mais aussi les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, et désormais les plus de 65 ans, chez qui la vaccination n'est pas recommandée. La maladie peut en effet être grave chez ces personnes. Il n'existe aujourd'hui pas de traitement spécifique contre le chikungunya. Les seuls traitements disponibles sont symptomatiques, notamment le paracétamol. Une partie de la population est déjà immunisée contre le chikungunya suite à la dernière épidémie en 2005-2006, qui avait touché environ 260 000 personnes.

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