Chikungunya : un nouveau vaccin est recommandé pour les voyageurs, voici les derniers chiffres en France

Chikungunya : un nouveau vaccin est recommandé pour les voyageurs, voici les derniers chiffres en France En métropole, de nombreux cas ont été détectés depuis le début de l'année, dont 15 autochtones. Un nouveau vaccin préventif est désormais recommandé dans certains cas.

Alors que de nombreux cas de chikungunya sont détectés en France ainsi que dans d'autres pays dans le monde, les recommandations de vaccination pour les voyageurs évoluent. Jusqu'alors, il n'était pas recommandé aux voyageurs de se faire vacciner contre le chikungunya. Mais dans ses recommandations 2025 aux voyageurs, le Haut conseil de santé publique a mis à jour les recommandations concernant le chikungunya.

Un nouveau vaccin autorisé en Europe en février 2025 puis arrivé en juin en France, appelé Vimkunya, est désormais recommandé en cas de séjour "dans une zone où une épidémie est avérée", "en cas de séjour prolongé" ou de "séjours répétés dans une zone où une circulation active du virus" est observée, chez les 12-65 ans qui ont des comorbidités. La vaccination est seulement "à envisager" chez les plus de 65 ans et les 12-65 ans qui n'ont pas de comorbidités. Elle n'est pour l'instant pas recommandée chez les femmes enceintes et allaitantes, faute de données suffisantes.

Un autre vaccin, Ixchiq, était déjà disponible mais il n'est pas recommandé aux voyageurs. Il est seulement "à envisager" chez les 12-65 ans qui ne sont pas immunodéprimés. Il est par contre contre-indiqué chez les plus de 65 ans à la suite d'effets indésirables graves - dont 3 décès - lors de la campagne de vaccination mise en place à la Réunion début avril, d'après l'Agence nationale de sécurité du médicament.

Quelle est la situation en France ?

Ces recommandations évoluent pendant que le nombre de cas augmente de façon inquiétante en France. Depuis le début de l'année 2025, plus de 1 600 cas de chikungunya ont été détectés en métropole, dont 712 rien qu'entre le 1er mai et le 1er juillet d'après le dernier bilan de Santé publique France. Les trois régions les plus touchées sont : Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France et Nouvelle-Aquitaine. Les deux années précédentes, seulement une trentaine de cas avaient été déclarés, dont 0 ou 1 cas autochtone (contracté sur le territoire). Mais depuis le début de l'année, 15 cas autochtones ont déjà été déclarés. "Une telle précocité dans la saison d'activité du moustique et un nombre aussi élevé d'épisodes n'avaient jamais été observés jusqu'à présent", d'après Santé publique France.

Aucune région n'est épargnée. L'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine a annoncé le 2 juillet qu'un cas avait été détecté dans la région. L'ARS a précisé qu'il s'agissait d'un enfant mais que les "nouvelles sont rassurantes" quant à son état de santé. Plus tôt dans la semaine, un autre cas autochtone été signalé "pour la première fois" dans le Grand Est, d'après Santé publique France et l'Agence régionale de santé (ARS). L'ARS note que le cas a "fréquenté des quartiers des communes de Lipsheim et de Fegersheim (Alsace) pendant sa période de virémie", pendant laquelle le virus peut être transmis à un moustique tigre, qui peut ensuite infecter une autre personne. 

Où les précédents cas autochtones ont-ils été détectés cette année ?

L'ensemble des autres cas autochtones ont été détectés dans 5 régions : Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Corse, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes. Les cas ont plus précisément été détectés (dans l'ordre chronologique) : 

  • dans l'Hérault à Prades-le-Lez, 
  • dans le Var à La Crau (2 cas), 
  • dans les Bouches-du-Rhône à Salon de Provence (5 cas), 
  • en Corse du Sud à Grosseto-Prugna (3 cas), 
  • dans la Drôme à Montoison, 
  • dans le Gard à Bernis, 
  • dans le Bas-Rhin à Lipshein,
  • à Illats, en Nouvelle-Aquitaine.

Les deux cas détectés en Corse le week-end du 20 juin avaient été annoncés par l'Agence régionale de santé de Corse le 25 juin. Ils concernent deux personnes d'une même famille habitant dans la commune de Grossetto-Prugna. "L'évolution de leur état de santé n'est pas jugée inquiétante", rassure l'ARS. Celle-ci précise également que "des actions de lutte anti-vectorielle ont immédiatement été déclenchées" dans les lieux "fréquentés par les personnes malades". 

Le deuxième cas autochtone de chikungunya de l'année en métropole avait été détecté mi-juin dans l'Hérault, dans la commune de Prades-le-Lez. Heureusement "l'état de santé de la personne malade n'inspire pas d'inquiétude", d'après un communiqué de l'Agence régionale de Santé (ARS) d'Occitanie publié le 16 juin 2025. L'Agence demandait aux "personnes ayant fréquenté la commune de Prades-le-Lez et ayant présenté des signes évocateurs du chikungunya depuis début mai, sont invitées à consulter leur médecin traitant". Il peut s'agir de différents symptômes : fièvre, douleurs articulaires et musculaires, nausées et vomissements, fatigue, douleur aux yeux, boutons rouges sur la peau...

Le premier cas autochtone en France métropolitaine remontait au 11 juin 2025 dans le Var, d'après l'Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte-d'Azur. 

Quels sont les derniers chiffres de l'épidémie à la Réunion et à Mayotte ?

L'épidémie de chikungunya se termine à la Réunion mais a débuté à Mayotte. Le territoire est passé en phase épidémique le 27 mai 2025, d'après Santé publique France. L'institut signale que "la circulation du chikungunya demeure active avec une intensité élevée" à Mayotte. Près de 1 000 cas ont pour l'instant été détectés, et aucun décès n'a été rapporté.

A la Réunion, une baisse des indicateurs de l'épidémie est observée depuis fin avril. L'épidémie y est désormais "de faible intensité", même si le virus y circule toujours et que "des cas sont encore confirmés" d'après le dernier bilan de Santé publique France publié le 18 juin. Près de 54 000 cas ont été déclarés sur l'île depuis le début de l'année. L'épidémie de chikungunya a provoqué le décès de 27 personnes au total, qui avaient "essentiellement" plus de 65 ans et des comorbidités.

Comment se protéger du chikungunya ?

En dehors de la vaccination, évoquée plus haut, le seul moyen de se protéger de la maladie est d'éviter de se faire piquer par les moustiques grâce aux répulsifs, aux moustiquaires et en portant des vêtements longs et amples. Il est recommandé de surveiller une éventuelle apparition de symptômes aux personnes qui habitent, se rendent ou reviennent de la Réunion.

Les personnes fragiles doivent être particulièrement vigilantes, notamment celles qui souffrent de maladies chroniques, mais aussi les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, et désormais les plus de 65 ans, chez qui la vaccination n'est pas recommandée. La maladie peut en effet être grave chez ces personnes. Il n'existe aujourd'hui pas de traitement spécifique contre le chikungunya. Les seuls traitements disponibles sont symptomatiques, notamment le paracétamol. Une partie de la population est déjà immunisée contre le chikungunya suite à la dernière épidémie en 2005-2006, qui avait touché environ 260 000 personnes.

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13:55 - Un nouveau vaccin contre le chikungunya est recommandé et disponible en France

Un nouveau vaccin, appelé Vimkunya, est désormais recommandé en cas de séjour "dans une zone où une épidémie est avérée", "en cas de séjour prolongé" ou de "séjours répétés dans une zone où une circulation active du virus" a été observée récemment, chez les 12-65 ans qui ont des comorbidités. La vaccination est seulement "à envisager" chez les plus de 65 ans et les 12-65 ans qui n'ont pas de comorbidités. Elle n'est pour l'instant pas recommandée chez les femmes enceintes et allaitantes, en attendant des données supplémentaires.

Le vaccin est déjà disponible sur prescription, en pharmacie ou dans les centres de vaccination pour voyageurs. Comme les autres vaccins pour voyageurs, il n'est pas remboursé.

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