"La lumière au bout du tunnel" : ce test sanguin peut détecter la maladie de Charcot des années avant les premiers symptômes

"La lumière au bout du tunnel" : ce test sanguin peut détecter la maladie de Charcot des années avant les premiers symptômes Des chercheurs américains ont découvert des différences dans le sang de patients atteints de la maladie de Charcot, même des années avant qu'elle ne se déclare.

La maladie de Charcot est une des maladies les plus terribles. Elle provoque une paralysie progressive des muscles volontaires, avec une espérance de vie de seulement 3 à 5 ans en moyenne. Aujourd'hui, il n'existe ni traitement, ni méthode de diagnostic spécifique. La maladie de Charcot (ou sclérose latérale amyotrophique, SLA) est diagnostiquée après l'apparition de symptômes musculaires grâce à divers examens qui écartent d'autres maladies.

Depuis des années, les scientifiques tentent notamment de découvrir des moyens de diagnostiquer la maladie de Charcot. Une piste est particulièrement prometteuse. Des chercheurs de la réputée université Johns Hopkins, des instituts nationaux de santé américains et de l'université de Turin ont récemment développé un nouveau test sanguin de diagnostic de la maladie de Charcot.

Ils ont en effet identifié "un ensemble de protéines dans le sang qui permettent de détecter la SLA avec une précision remarquable jusqu'à dix ans avant l'apparition des symptômes", se sont-ils réjouit dans un communiqué. Pour ce faire, ils ont analysé - avec l'aide de l'intelligence artificielle - des échantillons sanguins de plus de 600 personnes atteintes de la maladie. Une partie des échantillons avaient été prélevés 10 à 15 ans avant l'apparition des symptômes. Leur test a été capable de détecter la maladie, même des années avant qu'elle ne se soit déclarée.

Jusqu'alors, les chercheurs pensaient pourtant que "la SLA était une maladie rapide qui commençait 12 à 18 mois avant l'apparition des symptômes. Mais lorsque nous examinons nos résultats, nous constatons qu'il s'agit d'un processus qui dure environ une décennie avant que le patient ne se rende chez le médecin ou à la clinique", a expliqué le Dr Alexander Pantelyat, professeur de neurologie à Johns Hopkins et co-auteur de l'étude publiée le 19 août 2025 dans la revue Nature Medicine.

Cette découverte majeure est le résultat de 15 ans de recherche. D'après les auteurs de l'étude, il s'agit d'une "véritable avancée" qui pourrait à terme permettre aux patients d'avoir un diagnostic sûr et rapide, mais aussi de mieux connaître la maladie. "Nous voyons la lumière au bout du tunnel", estime le Dr Pantelyat. Il faudra cependant attendre plusieurs années avant d'espérer qu'un test de diagnostic soit disponible.