Clara Sanchez et Florian Rousseau (cyclisme sur piste) "Tous les coureurs français doivent viser l'or"

Médaillée de bronze en keirin aux derniers Championnats du monde, la cycliste Clara Sanchez se prépare activement pour les Jeux olympiques de Londres l'année prochaine. La pistarde et Florian Rousseau, l'entraîneur de l'équipe de France de cyclisme sur piste, nous dévoilent leurs ambitions.

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Clara Sanchez © Julien Auduc - L'Internaute Magazine

Quels sont vos objectifs pour les prochains Jeux olympiques ?

Clara Sanchez - Clairement, je vise le titre. Aujourd'hui, tout mon programme est axé là-dessus. J'ai quitté les derniers championnats du monde du mois de mars un peu déçue par ma troisième place. C'est maintenant à moi de me remettre en question pour le futur. Je me suis remise tout de suite au travail. Avant Londres, il faudra déjà aller à Melbourne en avril 2012 pour les Championnats du monde. Même si c'est moins important que les Jeux, ce sera une bonne répétition, une manière de s'étalonner face à mes adversaires et de voir où j'en suis.

Une médaille d'or olympique, qu'est-ce que cela représente pour vous ?

C'est un véritable rêve pour moi. J'ai commencé à faire du vélo en voyant Miguel Indurain à la télé, mais je ne voulais pas gagner le Tour de France, je voulais gagner les Jeux. C'est le summum pour tout athlète. Et puis, pour des sportifs peu médiatisés, cela peut aussi être une chance de faire parler de moi et de mon sport. Je fais du vélo par passion et pas pour la célébrité mais on ne peut pas négliger l'impact qu'un titre olympique peut avoir dans une vie.

Par rapport à vos concurrentes étrangères, et notamment les Anglaises, avez-vous les mêmes conditions d'entraînement ?

Je m'entraîne à Hyères, dans le Var et nous avons vraiment beaucoup de choses à notre disposition. Le vélodrome est en train de se moderniser et nous avons maintenant une salle de musculation. Il y a là une évolution positive. Des améliorations sont toujours possibles mais la France rattrape son retard. C'est vrai que les Anglais, avec leur centre national de Manchester, ont de bonnes installations. Mais il y a aussi beaucoup d'intox chez eux. Ils nous racontent beaucoup de choses sur leur entraînements qui ne sont pas vraies.

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Florian Rousseau © Julien Auduc - L'Internaute Magazine

Qu'attendre de l'équipe de France de cyclisme sur piste à Londres ?

Florian Rousseau - Beaucoup de médailles ! Plus sérieusement, nous avons vraiment un effectif de qualité. Maintenant, c'est vrai que nos objectifs sont élevés. Tous les coureurs que nous alignons doivent viser l'or. Nous avons encore un an pour atteindre ces résultats. A Pékin, nous n'avions pas ramené de médailles, nous devons donc nous rattraper. J'ai confiance en ce groupe. Avec les résultats des derniers Championnats du monde [ndlr : avec 7 médailles dont 2 en or, la France se classe à la deuxième place des pays présents], nous avons de quoi espérer.

Qui va-t-il falloir suivre particulièrement en équipe de France ?

Cette année encore, notre leader sera Grégory Baugé. Il a réussi à conserver son titre de champion de monde et il arrive maintenant à pleine maturité. Il sera très difficile à battre à Londres. Et puis, il faudra suivre avec attention les performances de Michael d'Almeida. Cette année il a conclu en beauté la vitesse par équipe remportée par la France aux Championnats du monde. Il progresse beaucoup et semble confirmer son grand talent. On compte évidemment sur lui pour le relais, mais aussi en vitesse individuelle.

Comment s'entraîne les équipes de France de cyclisme sur piste ? Quelles sont vos moyens ?

Les équipes de France sont séparées sur deux pôles. Un est à Hyères, dans le Var, et l'autre est à l'INSEP en banlieue parisienne. Cette séparation n'est pas idéale, mais nous arrivons à nous y retrouver. L'un des problèmes est que la piste de l'INSEP est trop petite. Mais un projet fédéral prévoit la construction d'un nouveau vélodrome en région parisienne, à Saint-Quentin-en-Yvelines. C'est un super outil que nous attendons pour l'été 2013. En attendant, la piste de l'INSEP est en train d'être rénovée. C'est sûr que pour l'instant, nous sommes encore un peu dans le bricolage, mais quand on a la passion ce n'est pas dérangeant. Et puis, nous savons que le meilleur moyen d'accélérer et d'améliorer les choses, c'est d'avoir des résultats. Donc, toute notre énergie est mise dans l'entraînement.