Les scandales du Tour de France 1904 : la triche commence

Dès sa deuxième édition, en 1904, le Tour de France a un parfum de scandale. A l'issue de la première étape, entre Paris et Lyon, le doute s'installe concernant Pierre Chevalier. Le cycliste est arrivé 3e, frais et dispos, alors qu'on l'avait signalé distancé des dizaines de kilomètres auparavant. Il finit par reconnaître qu'il a effectué une grande partie de l'épreuve en voiture.

Cette année-là, d'autres concurrents profitent de l'obscurité pour faire du stop (les étapes, très longues, se courent de jour comme de nuit), d'autres prennent le train pour éviter de pédaler trop longtemps.

Quelques jours plus tard, l'Union Vélocipédique de France, sur la foi de témoignages, disqualifie notamment les quatre premiers de l'épreuve : Maurice Garin, Lucien Pothier, César Garin et Hippolyte Aucouturier. C'est le 5e du Tour, le jeune Henri Cornet, qui est déclaré vainqueur. Au total, 9 coureurs sont exclus pour avoir triché.
Cette édition de la Grande Boucle restera également marquée par les batailles entre spectateurs qui sont allés jusqu'à agresser certains cyclistes et jeter des clous sur la route. Henri Desgrange, le fondateur du Tour, a même failli jeter l'éponge après ces mésaventures et ne plus jamais organiser la course.

En 1905 aussi, des clous sont répandus sur le parcours par des manifestants. Tous les coureurs sont victimes de crevaisons au cours de la première étape, à l'exception de Dortignacq.

En 1906, trois concurrents, Carrère, Garban et Tivache, sont encore mis hors-course, à Dijon ... pour avoir pris le train.